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    « Plus de 125 millions de femmes et de filles en vie aujourd’hui ont subi des les mutilations génitales féminines ou l’excision (MGF/E) et 30 millions de filles risquent encore l’excision au cours de la prochaine décennie » bien que, selon ce rapport de l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance), « la majorité de la population des pays où se concentrent les MGF/E s’oppose à ces pratiques néfastes ».



    Ce rapport « présente la compilation la plus complète à ce jour de données et d’analyses sur le sujet ». Il s’appuie sur les données de plus de 70 enquêtes représentatives de la situation nationale menées sur une période de 20 ans, et dans 29 pays :

      

    Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Iraq, Kenya, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, République-Unie de Tanzanie, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tchad, Togo et Yémen.



    « Des enquêtes menées dans les 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient où les MGF/E perdurent montrent que les filles risquent moins l’excision qu’il y a 30 ans et que l’adhésion à cette pratique décline, même dans les pays où elle reste quasi universelle, comme l’Égypte et le Soudan…

      

    Le rapport montre l’écart qui existe entre l’opinion personnelle des gens à propos des MGF/E et un sentiment d’obligation sociale solidement enraciné qui explique pourquoi cette pratique perdure, d’autant plus qu’il reste difficile d’aborder ouvertement cette question intime et sensible…

      

    Le rapport de l’UNICEF conclut, d’après les enquêtes menées, que non seulement la majorité des femmes et des filles est contre cette pratique, mais qu’un nombre important d’hommes et de garçons y est opposé.

      

    Dans trois pays (la Guinée, la Sierra Leone et le Tchad), les hommes sont plus nombreux que les femmes à vouloir y mettre fin.

      

    Si les MGF/ E ont été pratiquement abandonnées par certains groupe et dans certains pays, elles restent courantes dans beaucoup d’autres, en dépit des risques sanitaires qu’elles font courir aux filles, et cela même là où la loi les interdit et où les gouvernements et les ONG tentent de convaincre les communautés d’y mettre fin.

      

    En Somalie, en Guinée, à Djibouti et en Égypte, les MGF/E restent quasi universelles : près de neuf femmes et filles sur dix ont été excisées dans le groupe des 15 à 49 ans. Et on ne discerne aucune baisse dans des pays comme la Gambie, le Mali, le Sénégal, le Soudan, le Tchad ou le Yémen ».



    « En termes de tendances, le rapport note que dans plus de la moitié des 29 pays où les MGF/E sont concentrées, les filles d’aujourd’hui risquent moins d’être excisées que leur mère. Celles de 15 à 19 ans sont trois fois moins susceptibles d’avoir subi des MGF/E que les femmes de 45 à 49 ans au Kenya et en République-Unie de Tanzanie.

      

    La prévalence a baissé de près de moitié chez les adolescentes du Bénin, d’Iraq, du Libéria, du Nigéria et de la République centrafricaine ».



    « Les MGF/E constituent une violation du droit des filles à la santé, au bien-être et à l’autodétermination, a dit Mme Geeta Rao Gupta, Directrice générale adjointe de l’UNICEF. Ce qui ressort du rapport, c’est qu’il ne suffit pas de légiférer.

      

    Ce qu’il faut à présent, c’est laisser les femmes et les filles, les hommes et les garçons, s’exprimer avec force et clarté pour annoncer qu’ils souhaitent l’abandon de cette pratique néfaste. »

    Le rapport « propose quelques mesures cruciales pour éliminer les MGF/E :


    - Tenir compte des traditions culturelles locales plutôt que s’y opposer et reconnaître que les attitudes envers les MGF/E varient selon les groupes à l’intérieur et au-delà des frontières nationales ;


    - Chercher à modifier les attitudes individuelles envers les MGF/E tout en intégrant les attentes profondément enracinées des groupes sociaux plus larges ;


    - Trouver les moyens de rendre visibles les attitudes secrètement favorables à l’abandon des MGF/E, pour que les familles sachent qu’elles ne sont pas seules. Il s’agit là d’une étape cruciale pour arriver à la masse critique nécessaire et entraîner une réaction en chaîne contre les MGF/E ;


    - Renforcer les contacts entre groupes qui pratiquent encore les MGF/E et ceux qui ne le font plus ;


    - Promouvoir l’abandon des MGF/E tout en améliorant le statut et les perspectives des filles, plutôt que de défendre des formes plus bénignes, comme une circoncision « symbolique » ;


    - Continuer de recueillir des données pour éclairer les politiques et programmes, élément crucial des initiatives visant à éliminer les MGF/E ».


    Le 22 juillet 2014, l'UNICEF a publié un rapport sur l'excision et appelé "à renforcer la lutte contre les mutilations génitales féminines, l'excision et les mariages précoces".

      

    Des données publiées par l'UNICEF ont montré "que si la prévalence des mutilations génitales féminines/l'excision (MGF/E) et du mariage précoce a légèrement diminué au cours des trois dernières décennies, une intensification considérable des efforts menés actuellement est nécessaire pour compenser la croissance démographique des pays où ces pratiques sont très répandues".

    « Les MGF/E et le mariage précoce causent aux filles un tort grave et irréparable, en les privant de leur droit de faire leurs propres choix et de réaliser leur plein potentiel. Ils sont néfastes pour elles, mais aussi pour leurs familles et la société dans son ensemble. Les filles ne sont pas une marchandise et ont le droit de prendre en main leur destin, et il va de l'intérêt de tous qu'elles puissent le faire », a déclaré Anthony Lake, Directeur général de l'UNICEF.



    L'UNICEF évalue à plus de 130 millions le nombre "de filles et de femmes ont subi une forme de MGF/E dans les 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient où ces pratiques néfastes sont courantes. Au-delà de la souffrance physique et psychologique, elles peuvent conduire à des hémorragies prolongées, des infections, la stérilité, voire à la mort".



    "En moyenne, une adolescente court aujourd'hui environ un tiers de moins de risques qu'il y a 30 ans de subir des MGF/E. Au Kenya et en Tanzanie, le taux de prévalence a baissé de deux tiers sur la même période, grâce à la législation ainsi qu'à des actions communautaires.

      

    En République centrafricaine, en Iraq, au Libéria et au Nigéria, ce taux a été divisé par deux. Les attitudes évoluent également, comme le montrent des données récentes, indiquant que la majorité de la population des pays qui pratiquent les MGF y est opposée, mais continue de les imposer à leurs filles en raison d'une forte pression sociale".

    Cependant, "sans des efforts soutenus et renforcés de l'ensemble de la société, des centaines de millions de filles subiront à leur tour un préjudice grave, permanent et totalement injustifié".

    « Ces chiffres nous alertent sur la nécessité d'intensifier nos efforts, car il ne faut pas oublier qu'ils représentent des personnes bien réelles.

      

    S'il s'agit d'enjeux mondiaux, les solutions doivent être élaborées à l'échelle locale par les communautés, les familles et les filles elles-mêmes pour faire évoluer les mentalités, et briser l'engrenage des MGF/E et du mariage précoce. Ces chiffres stupéfiants n'ont rien d'une fatalité, ils sont bien au contraire un appel à l'action », a souligné M. Lake.

     

    Le 24 juillet 2014, la numéro deux de l'ONU en Irak, Jacqueline Badcock, a affirmé que "les djihadistes de l'Etat islamique (EI, anciennement Etat islamique en Irak et au Levant) avaient ordonné que les femmes âgées de 11 à 46 ans de la région de Mossoul, dans le nord de l'Irak, subissent des mutilations génitales.

      

    L'Etat islamique a lancé une offensive sur l'Irak en juin pour y proclamer un califat, et contrôle la région depuis le mois dernier. Selon la radio publique américaine NPR, un porte-parole de l'EI à Mossoul, joint par téléphone, a démenti cette affirmation. Les mutilations génitales ne sont pas fréquentes en Irak, et ne concernent que « quelques régions isolées », a précisé Mme Badcock depuis l'Irak, lors d'une vidéoconférence organisée à Genève" L'EI a nié ces allégations. Elle se fondait sur un document posté sur Twitter le 23 juillet.

      

    Des médias ont enquêté et découvert que cette rumeur avait circulé en juillet 2013 en... Syrie. Curieusement, si des médias ont remis en doute l'affirmation de cette correspondante de l’ONU en Irak en charge de l’humanitaire, ils n'ont pas remis en doute les allégations de dirigeants de l'UNRWA ou les résolutions d'autres instances onusiennes anti-israéliennes.

     

    MGF/E en Europe et Amérique du Nord


    « Les mutilations féminines génitales touchent 140 millions de femmes et sont imposées chaque année à trois millions de bébés et de filles âgées de moins de 15 ans dans le monde selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé. C’est une pratique ordinaire dans 28 Etat africains et dans certaines zones du Moyen-Orient.

      

    C’est aussi un phénomène en augmentation parmi les communautés immigrées en Europe et en Amérique du Nord. Des statistiques du Parlement européen révèlent qu’environ 500 000 femmes habitant en Europe ont subi cette forme de violence et près de 180 000 femmes risquent chaque année de le subir », a déclaré FiammaNirenstein, présidente du Conseil international des parlementaires Juifs (ICJP) qui a condamné ces mutilations le 6 février 2012.

    L’ICJP a estimé nécessaire de travailler avec les communautés immigrées en Europe pour éradiquer l’idée qu’une femme non infibulée est impure, appelle la communauté internationale à soutenir la campagne internationale visant à l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution interdisant ces mutilations dans le monde et s’engage à promouvoir des législations nationales « visant à éradiquer cette pratique cruelle ».
     
     
     
     
     
    sources
    http://www.veroniquechemla.info/search/label/MGF%20%28
    Mutilations%20g%C3%A9nitales%20f%C3%A9minines%29
     
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