• HISTOIRE du SAVON de MARSEILLE

    HISTOIRE DU SAVON

     

     

     


      Au temps de l'Egypte ancienne, on se frottait le corps avec du bicarbonate de soude à l'état naturel appelé natron et une pâte de cendres et d'argile.


    En 2000 avant Jésus Christ, les Sumériens fabriquaient déjà une pâte faite d'huile, d'argile et de cendres qui ressemblait fort à un savon mou.


      Au IVème siècle, on retrouve une pâte de cendres et de graisse animale sous le nom étymologique " sapo " d'origine gallo-romaine.


      Au XIIème siècle, les Egyptiens, Tunisiens et les Perses faisaient commerce du savon qui restait un produit fort coûteux et confidentiel, l'hygiène n'étant pas la préoccupation première au Moyen-Age.


    On apprend que la graisse animale employée était le suif de chèvre et que les cendres étaient issues du hêtre et du varech.


      A la Renaissance et durant trois siècles, le savon cède la place au parfum qui était censé protéger des maladies contagieuses comme la peste.

     

    L'eau des bains devait être transportée par seaux et chauffée, ce qui rendait le nettoyage peu aisé. C'est pourquoi l'on se contentait d'un ou deux bains par an.


      Le savon alors est la résultante d'un alcali (al-qâli = cendres en arabe), mélangé à un corps gras. La graisse animale est remplacée au XIIIème siècle par de l'huile d'olive, qui rend le savon plus ferme.

    Le premier savonnier marseillais officiel apparaît en 1371 et

    s'appelle Crescas Davin.


      Au XVème siècle, les premières savonneries industrielles marseillaises exportent leur production, imitant le savon d'Alicante, puis embauchent du personnel qualifié dans toute la Méditerranée au XVIème, ce qui leur permettra de perfectionner leurs techniques et d'exporter davantage.


       Au XVIIème, la consommation de savon est en augmentation car son usage tend à se généraliser, pour le lavage du linge notamment.

     

    Fin XVIIème, Marseille exporte à travers le monde. Le premier édit réglementant la profession date de 1688 et interdit entre autres d'utiliser un autre corps gras que l'huile d'olive.

     


       Au XVIIIème, on trouve deux sortes de savons pour des usages différents :


    1. le savon blanc pour les soyeux, bonnetiers, filateurs, teinturiers, blanchisseurs et parfumeurs.


    2. le savon marbré pour le dégraissage des laines, les ménages et les colonies. La fabrication est alors la principale ressource de Marseille.

       En 1801, l'importation de matières premières pour le savon est bloquée par les Anglais et Nicolas Leblanc trouve un procédé permettant l'obtention d'un des constituants du savon avec du sel marin (soude caustique).

     

    Il invente la soude factice en traitant le sel marin par l'acide vitriolique.  L'embargo fait augmenter le prix de l'huile d'olive et l'on utilise de ce fait de l'huile de noix, de colza, d'oeillette et de lin.


       En 1810, chaque savonnier devait appliquer sa marque et garantir la qualité de son savon. Une commission de contrôle veillait au bon respect de la confrérie. Les savonniers décident de se passer des négociants et l'on incorpore désormais 10 à 20% d'huile de palme et de coco dans la masse d'huile utilisée.

     

    Michel Chevreul publie une théorie exacte de la saponification qui nous apprend que les huiles et graisses sont composées d'éthers-sels résultant de la combinaison entre un acide gras et le "principe doux" de Scheele, c'est-à-dire la glycérine (alcool trivalent).

     

    Chevreul fit breveter avec Gay-Lussac un procédé d'extraction des acides gras du suif donnant naissance à une nouvelle matière première, l'oléine.


      La hausse du prix de l'huile d'olive oblige les fabricants à utiliser le sésame et le lin ainsi que l'arachide. J.D. Rougier invente un procédé qui blanchit l'huile de palme et permet d'obtenir un savon blanc.

     

    Dès la seconde moitié du XIXème siècle, les usines ferment les unes après les autres car peu mécanisées. La tendance s'inverse en 1880 avec des manufactures capables de produire 12500 tonnes par an.  

                  
      A
    u XXème siècle, l'usage du savon est passé dans les mœurs bien que certaines études sur l'hygiène laissent à penser le contraire. Les savonneries fusionnent avec les huileries pour créer de nouveaux débouchés. François Merklen publie l'explication physico-chimique du savon et de nouvelles techniques voient le jour.

     

    Sur le savon de Marseille authentique est gravée une fière annotation : EXTRA PUR 72% D'ACIDE GRAS. et ne doit pas être parfumé avec des fragances diverses et artificielles.

     


        A la fin du XXème siècle, et malgré l'usage intensif des poudres à laver, des gels de bain moussants et autres savons liquides, on sent renaître l'intérêt du public pour la bonne vieille savonnette, aidé en cela, il est vrai, par la volonté accrue du consommateur d'utiliser des produits sains et naturels et par l'imagination des savonniers qui sortent des sentiers battus pour nous proposer des savons moulés de formes différentes (animaux, objets, personnages) et des senteurs inédites qui suivent la tendance du moment comme le thé vert, la figue, le bambou…

     

    Il suffit pour s'en convaincre de voir le nombre de boutiques franchisées dévolues entièrement à l'hygiène du corps qui fleurissent dans l'Hexagone comme BODY SHOP, l'OCCITANE, la SAVONNERIE, etc…

     

    Cet engouement est identique aux U.S.A. et en Angleterre où de nombreux particuliers se découvrent une vraie passion de savonnier.

     

    Les para-pharmacies où l'on peut avoir accès de visu aux savons des laboratoires contribuent également à l'essor du savon, et proposent de nombreux coffrets comme Anne de Péraudel, Rancé, etc...

     
     

     

     

     

     

     

     

     http://miniaturiste34.free.fr/histoire_du_savon.htm

     

     

     

     

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