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    LE JAIS

     

    Des tombes découvertes aux abords de la Basilique de Saint-Denis, à Saint-Denis (92). Les archéologues ont mis au jour une nécropole mérovingienne et sous celle-ci une nécropole datée de l'Antiquité tardive donc IVème-VIème siècle (ce n'est même pas sur :?)

    Dans certaines tombes de "l'Antiquité tardive" il y avait des bijoux dont 2 bracelets en jais ou jayet (ancien français).

    Certains datent ces bracelets du IVème siècle parcequ'ils portent un décor d'oscelles (en gros:cercles avec un point au centre).
    Bref la question est:

    -Quest-ce-que le jais?
    C'est une pierre certes mais qu'elles sont ses composantes? (j'ai lancée cette question chez les géologues donc ils nous aiderons surement pour cette partie)

    Pour nous archéologues:
    -Ces bracelets où ont-ils étaient fabriqués?
    -Un bracelet en pierre c'est fragile on les porte tous les jours alors est-ce qu'ils ont été uniquement fait pour mettre dans la tombe ou pas?
    -Etaient-ils seulement réservés aux femmes ou les hommes en portaient aussi?
    -Faisait-on d'autres bijoux en jais?


     

     
      
    Origine :

    Le jais provient de la carbonification de débris végétaux en milieu vaseux anaérobie, suivie d'un compactage.

    Associé au chakra racine, le jais nous protège des ondes négatives et du mauvais œil, car il renforce le corps aurique.

    L'appellation Jais désigne un noir brillant, souvent à reflets bleu métallique.

    Synonyme d'aile de corbeau, elle fait partie du champ chromatique noir.


     


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    Histoire et Légendes :

    Le Jais a été trouvé associé à l'Ambre dans les tombes préhistoriques, et on dit que ces deux pierres sont magiquement "mariées".

    Le Jais était probablement placé là pour assurer la protection des morts ou pour garder les os. 

     

    Le jais fait partie de la famille des charbons fossiles. Les gisements les plus anciens dateraient d’environ 345 millions d’années.

     

    Le jais est un type de lignite de ton noir ou brun-noir, luisante,

     

    Très riche en carbone (70 à 75%), c’est le charbon de la plus grande dureté.

     

    Le jais est très compact et possède une forte homogénéité, ce qui permet son utilisation
    en bijouterie.

     

    Il peut se polir et se tailler facilement.

     

    la roche

     

    Un bloc de jais (env. 8cm) musée du QUERCORB

     


     

    L’origine du mot « JAIS »

     

    Les anciens l’appelaient « lapis gagates » car les premiers morceaux ont été ramassés à l’embouchure de la rivière Gaïas ( ou Gagas) en Asie Mineure.

     

    Il est également appelé « jayet » ou « jaïet », et « gailleto » ou « gayeto » dans la moyenne vallée de l’HERS (Ariège).

     

    Ceux qui travaillaient le jais étaient appelés « jayeteurs ».

     

     

     

     

     

    Les bijoux de jais


     

    Dès la préhistoire, le jais est utilisé.

     

    On a en effet découvert un collier de jais de 2 mètres de long au « dolmen de Morency » à Bénaix, près de Lavelanet (Ariège).

     

    Plus tard, le jais a servi à la confection d’objets de parure pour le deuil (croix, colliers, perles de chapelets, boutons, boucles d’oreilles…) ou encore de certains ornements (pour des robes…), portés par les femmes en deuil.

     

    Les objets fabriqués étaient vendus en France ou exportés vers de nombreuses villes étrangères :
    Constantinople, Smyrne, les Indes Orientales, Francfort, Londres, Leipzig, Veracruz…

     

    les boutons


    Des objets en jais (musée du QUERCORB 


     

     

     

    L’exploitation et l'industrie du jais

     

     

     

    la carte

     

     

    en bleu les centres d’exploitation

     Des mines de jais se trouvent en Espagne, en Angleterre, en Suisse, en France
    (Aude, Bouches du Rhône, Pyrénées Orientales, Ariège…).

     

    Il faut attendre le 16ème siècle pour qu’une véritable industrie du jais apparaisse.

     

    Les 17ème et 18ème siècles sont marqués par l’apogée de l’exploitation du jais ariègeois. Le jais est présent tout le long du Plantaurel (plissement montagneux qui va approximativement de Foix jusqu’à Quillan dans l’Aude).

     

    On trouvait le jais dans des « mines » près de Lesparrou (en particulier dans la grotte dite « Grotte Madame »), mais également autour du Peyrat et de la Bastide sur l’Hers où elles
    furent exploitées dès le 16ème siècle.

     

    Près de 1200 ouvriers travaillaient dans ces usines en Ariège.

     

    Les mines de jais ne sont pas des tunnels ni des galeries.

     

    Ce sont des creux de quelques mètres carrés, de 50cm à 1,50m de profondeur.

     

    Le jais se trouve le plus souvent dans de la terre argileuse.

     


     

     

    ROSE DE LIMA

     

    Le premier moulin à jais équipé de meules fut construit en 1602 à Léran.

     

    Puis l’industrie du jais s’est implantée et développée à Sainte Colombe sur l’Hers (Aude) et dans les villages proches (Le Peyrat), La Bastide sur l’Hers, Léran), à proximité des lieux d’extraction.

     

    Au 18ème siècle, alors que l’industrie du jais était à son apogée, les ateliers de
    Sainte Colombe et de La Bastide sur l’Hers employaient 1200 à 1500 ouvriers.

     


     

     

    Les principaux industriels du jais en Ariège

     

    Au 19ème siècle, beaucoup de protestants travaillaient dans l’industrie du jais (ouvriers ou patrons). Justin Acher était à la tête de cette industrie.

     

    Cependant, il y avait peu de grandes fabriques. Les plus importantes étaient
    l’usine de Bel Air ( qui appartenait à Doris Escot,
    à qui succéda Alphons Cathala) à Lesparrou
    et l’usine de la Bastide sur l’Hers, achetée par Frédéric Coulon.

     

    Cette industrie s’est développée à proximité de cours d’eau (nécessaires au fonctionnement d’un moulin à jais).


    Une chaussée (barrage) qu’on appelait « païchero » était construite pour former une retenue d’eau.

    L’eau qui s’y trouvait était transportée par un canal d’amenée jusqu’à une roue horizontale qui faisait tourner la meule du moulin.

     


     

     

    Quand et pourquoi l'industrie du jais a-t'elle décliné ?

     

    Le déclin de cette industrie débute vers 1780. Malgré un léger regain d’activité au début du 19ème siècle, la fabrication du jais devient de plus en plus marginale entre 1840 et 1880.

     

    Les raisons de ce déclin sont les suivantes :

     

    • L’exploitation des mines des Corbières étant coûteuse, elles sont abandonnées au profit des mines d’Aragon qui produisent un jais très pur et beaucoup moins cher que le prix de la seule extraction en France (malgré les frais de transport et le bénéfice que touchent les commerçants)

    • La confection d’une parure en jais nécessite un personnel important, qui ne peut être remplacé par la mécanique (les rendements restent par conséquent relativement faibles)

    • Dès le début du 18ème siècle, l’épuisement des mines locales favorise l’importation de minerais d’Espagne

    • Le verre teinté venu d’Allemagne, qui nécessite moins de main d’œuvre et qui est par conséquent moins cher, devient un concurrent important

    • Un bijou en jais demande un entretien régulier, sous peine de la perte irréversible de son éclat, alors que verre teinté d’Allemagne a une brillance qui ne s’altère pas

    • Les traditions liées au deuil tendent à disparaître

    • Les taxes sur les objets en jais importés, décidées par l’Espagne, sont exorbitantes

     

    Le dernier moulin à jais a fermé en 1914 et la dernière fabrique de bijoux en jais de
    la Bastide sur l’Hers a cessé son activité vers 1930.


    bijouxartdecotemplier.jpg

    Où trouve-t'on du jais aujourd'hui ?

     

    On le trouve aujourd’hui surtout chez les antiquaires.

     

    Il est actuellement principalement extrait au Canada.

     

     

     

    Le travail du jais

     

    Le jais était dégrossi et travaillé au couteau par les « escapoulaïres »(des hommes).

     

    Puis les femmes perçaient ces morceaux grâce à des forets de différentes grosseurs puis les livraient au moulin.

     

    Le cristal était taillé à facettes comme les pierres précieuses sur de petites meules mues par le courant de l’eau. L’eau ruisselait aussi sur les meules pour éviter l’échauffement et l’éclatement du cristal.

     

    Les femmes étaient à genoux dans un « baquet » (comme les anciennes lavandières) devant leurs meules ; le polissage se faisait au blanc d’Espagne mêlé de charbon de saule réduit en poudre.

     

    Le morceau de jais était immobilisé grâce à une tige triangulaire passée dans un trou préalablement percé.

     

    Le polissage et le brillant parfaits s’obtenaient au centre de la meule ; si le grain n’était pas assez fin, l’ouvrière y appuyait une pierre d’agate ou de silex afin de détruire les aspérités du grain de la meule.

     

    BLOG - Marie-Hélène - Restauratrice et créatrice de bijoux en jais

    http://villaamable-bijoux-jais-ancien-paris.blogspot.fr/

      

     

     MUSEE DU TEXTILE & DU PEIGNE EN CORNE

     

     65 rue Jean Jaurès - 09300 LAVELANET

     

    www.paysdolmes.org

    à voir également une petite mais très belle exposition d’objets en jais au

     

    Musée du QUERCORB  - 16 rue Barry du Lion
    11230 PUIVERT

    www.quercorb.com/musee.php

     

     ARTISAN DU JAIS : Le jais ou jayet est un minéral bien oublié aujourd’hui. Mais il y a encore cent ans, les élégantes de tous les âges et de tous les milieux utilisaient volontiers cette pierre pour la parure. Sa couleur noire, d’un superbe éclat, convenait très bien au demi-deuil.

      

    Le jais des Pyrénées.
     Des mines de jais se trouvent en France (Aude, Bouches-du-Rhône, Pyrénées-Orientales, Ariège...), en Prusse, en Espagne, en Angleterre, en Suisse...
     

    Il faut attendre le XVIème siècle pour qu’une véritable industrie apparaisse, principalement le long des cours d’eau : ce sont les moulins à jayet. Grâce à l’énergie hydraulique, les ouvriers façonnent les perles sur des meules mues par les cours d’eau pyrénéens. Les XVIIème et XVIIIème siècles marquent l’apogée de l’exploitation du jais ariégeois. Près de 1 200 ouvriers travaillent dans ces manufactures en Ariège, notamment à La Bastide-sur-L’hers, le Peyrat, Léran et Sainte-Colombe-sur-L’Hers, utilisant le jais à partir des mines de Vilhac et de Dreuillhe.
     

    À partir de 1745, l’un des principaux propriétaires d’ateliers est autorisé à importer le jais de la province d’Aragon. Moins dur que celui d’Ariège et par conséquent plus facile à travailler, son prix de revient est moindre. Répondant aux besoins d’une clientèle plus étendue, la qualité se diversifie et la production augmente : en 1875, les bijoux en jais de fabrication ariégeoise sont exportés vers Smyrne, Constantinople, Francfort, Londres, Leipzig, Vera Cruz, Lima. Mais l’utilisation de cette pierre, liée à la mode, en subit aussi les fluctuations. La concurrence des verres teintés, venus de Bohème, va mettre en évidence le prix de revient élevé du jais.

    Le travail du jais dans un atelier ariégeois
    Les morceaux de jais extraits des mines ne dépassent pas 10 cm d’épaisseur. Ils sont vendus tels quels à des industriels pour être travaillés. Ces morceaux sont confiés à des ouvriers, les escapoulaires, qui les taillent et les dégrossissent avec des couteaux spéciaux à lame large et fine sur un billot de bois. Ils classent les morceaux dégrossis par catégories selon leur destination. Les morceaux sont ensuite confiés à des femmes qui les percent avec des forets de différentes grosseurs, montés sur des tours à bobèche qu’on fait tourner avec un archet. Chaque morceau percé est remis au moulin pour le polissage.

     

    Le jais se travaille de plusieurs façons. Pour les grains ronds ou de forme olivaire, on se sert d’un tour à main. Pour les pièces à cannelures et filets guillochés, on utilise la lime. On les polit ensuite avec du blanc d’Espagne et du charbon de saule réduits en poudre, mêlés et détrempés ensemble. Les objets polis à facettes se façonnent à l’aide des meules, constamment arrosées d’eau. Ces travaux minutieux nécessitant une excellente vue, le forage est toujours confié à de toutes jeunes femmes et le polissage à des jeunes filles.
     

    Les perles peuvent être taillées à facettes (de six à dix-huit), chacune de ces facettes ayant la même surface régulière. Les triangles sont équilatéraux. Dans certains villages dépourvus de moulin, de modestes artisans travaillent le jais seulement au couteau et à la lime. Ils ne confectionnent alors pas d’objets à facettes.
     

    Les ouvrages finis sont remis à d’autres femmes qui les enfilent et en font des colliers, des chapelets... qu’elles arrangent proprement sur du papier. Le jais est destiné au demi-deuil mais aussi à la parure : croix, boutons, boucles d’oreilles, bagues, colifichets divers..

    . Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.  SOURCES :

     

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