• La Scuola Medica Salernitana (L'École de Médecine de Salerne), au sud de Naples, en Italie a été une institution d'enseignement médical, au XIIe siècle, qui a rassemblé les traités anciens de médecine latine, grecque, arabe et juive. Elle était considérée comme la plus importante école de médecine de l'Europe pendant le médiéval, et l'ancêtre de l'université moderne. Une femme occupa à cette époque la chaire de médecine : la fameuse Trotula de Ruggiero. Fille d'une famille noble de Salerne, elle a été célèbre très tôt dans toute l’Europe et jusqu'à aujourd'hui il reste des traces légendaires. Trotula a laissé d’importants traités de médecine, spécialement dédiés à la femme, et même est allée au-delà du médical et a fait un traité de cosmétique féminine. Ses oeuvres ont été : "De passionibus mulierum ante, in et post partum", ou Trotula Majeur, (les maladies des femmes avant et après l'accouchement) "de Ornato Mulierum" (sur la cosmétique féminine), ou Trotula Mineur et "Pratique Secundum Trocta" (une pratique médicale selon Trotula).

      

    De nos jours une controverse existe à propos de l'autorité des traités secondaires, comme celui de cosmétique, mais de toutes formes ils se trouvent réunis sous le titre "Trotula", bien que beaucoup d'historiens pensent que ce sont des travaux indépendants groupés sous le nom des fameux “sapiens mulier de magistra" (la sage femme professeur). Le traité a été complètement traduit en anglais en 2001 par Monica Green. (A Medieval Compendium of Women's Medicine. Edited and translated by Monica H. Green. (Philadelphia: University of Pennsylvania, 2001).

    Dans "d'Ornato Mulierum", œuvre très consultée à l'époque et aux siècles postérieurs, une importance est donnée à la beauté physique comme signe de santé corporelle et d'harmonie avec l'univers. Au contraire d'autres traités de l'époque, celui-ci n'inclut pas de supplications, de sortilèges, d’astrologie, ni aucune forme de superstition. Ses méthodes cosmétiques sont basées sur l'usage d'espèces végétales, étant donné que l'École de Salerne avait un jardin avec 300 espèces curatives appelé le "Jardin de Minerve", et sur l'usage de graisses animales. Pour ce motif les produits cosmétiques étaient beaucoup plus gras que ceux d’aujourd’hui, mais cela permettait une plus grande permanence dans la peau. De toutes les espèces végétales recommandées par le traité, la majorité sont d'un usage courant dans l'industrie cosmétologique actuelle. Et d'autres éléments recommandés par Trotula, comme le mercure, sont interdits aujourd'hui.

     

    RECETTES RECOMMANDÉES DANS "DE ORNATO MULIERUM" POUR LE SOIN DU CHEVEU :

      

      

    POUR TEINDRE LE CHEVEU EN BLOND :

    1) Prendre la coque d'une noix et l'écorce du noyer et les faire bouillir dans de l’eau. Avec cette eau mélanger de l’alun et des pommes de chêne (excroissance de couleur noire qui se produit sur l'arbre par des piqûres d'insectes), et avec ce mélange enduire le cheveu (l'ayant lavé au préalable), en mettant sur celui-ci les feuilles et en les fixant avec un bandage, pour 2 jours.

    Tout de suite bien le peigner, de façon à ce que n'importe quel excès soit enlevé.

    Ensuite mettre un colorant fait de : safran, sang-dragon et henné.

    Permettre à la femme de se reposer 3 jours et le 4e jour lavé le cheveu avec de l’eau chaude.

    Et la couleur ne disparaîtra pas facilement.

    2) Pulvériser des feuilles et des racines de chou et les mélanger avec des râpures d'ivoire, et cela donnera un jaune pur. Avec la poussière obtenue se laver le cheveu qui restera doré.

      

      

    POUR ECLAIRCIR LA COULEUR DE LA CHEVELURE :

    -Après être sorti du bain, et après s'être lavé les cheveux avec un liquide préparé avec les ingrédients suivants : de la cendre de feuilles de treille, de la paille d'orge, du réglisse, et un pain de pourceau (cyclamen à feuilles roses). Faire bouillir la paille d'orge et le cyclamen dans de l’eau. Dans un pot percé de deux ou trois petits trous à sa base, mettre l'orge, les cendres et le cyclamen. Verser dessus l'eau dans laquelle l'orge et le cyclamen ont bouilli, qui drainera par les trous de la base. Avec le produit obtenu, se laver la tête, et la laisser sécher seule. Le cheveu restera doré et brillant.

      

      

    POUR TEINDRE LA CHEVELURE EN NOIR :

    -D'abord, appliquer un onguent fait avec un petit lézard vert sans la tête et la queue revenu dans l’huile. Tout de suite, prendre des pommes de chêne, les chauffer dans l’huile, les pulvériser, et mélanger avec du vinaigre et un ingrédient noircissant provenant de la Gaule.

      

      

    POUR FAVORISER LA CROISSANCE CAPILLAIRE :

    -Chauffer du pain d'orge, du sel, et de la graisse d'ours. Le cheveu deviendra plus gros et prendra une texture consistante en l'enduisant d'un mélange d'écorce d'orme, d'aigremoine, de racines de saule, d’huile de graines de lin, et une racine de tige végétale. Faites cuire toutes ces choses avec le lait de chèvre ou l'eau et lavez le secteur (l'ayant d'abord rasé).

     

     

    Le plus intéressant d'Ornatu Mulierum consiste en ce que toutes ces formules et recettes pour le cheveu, fonctionnent, bien sûr, correctement et très bien. Si nous analysons la recette ci-dessus pour teindre le cheveu en blond, nous verrons que d'abord il y a un processus de décoloration avec un composé fort astringent : des noix et de l’alun ; les pommes de chêne apportent de l'acide tanin qui aide à la décoloration, et de plus il est antibactérien, anti enzymatique et astringent. Selon les proportions du colorant, (le henné, le sang-dragon et le safran) on peut obtenir tout de suite d’une dorure orangée à une couleur framboise.

    Et ce qui est le plus intéressant, pratiquement sans abîmer le cheveu. Ces formules proviennent d'une recherche au cours des siècles, dans des ateliers alchimiques, et le fruit d'innombrables expérimentations.

    Dans ce traité antique on croyait que la séborrhée et les pellicules étaient produites par les vers qui croissaient sous le cuir chevelu, et pour les éliminer il était recommandé de se laver les cheveux avec du vinaigre, de l’eau de pèlerin, des orties, de la menthe, du thym et d'autres herbes. De toute façon, il a favorisait l'hygiène capillaire et la santé du cuir chevelu.

    D'Ornatu Mulierum il y a eu plus de 100 copies manuscrites circulant dans toute l’Europe au cours des siècles.

      

    sources : http://thehistoryofthehairsworld.com/moyen_age_renaissance.html

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    Toilette et hygiène au Moyen Age

     

    Et aussi feuilles de lauriers y sont bonnes ».

     

    LA CHEVELURE

    Après la blancheur du teint, la chevelure est la deuxième préoccupation en ce qui concerne les soins de beauté.

    Les cheveux seront de préférence longs et blonds. Ils incarnent la beauté féminine et sont décrits dans la littérature comme des rayons de soleil tant ils resplendissent. Le roux aussi est apprécié, quand il n'est pas associé au malin.



    Ainsi, beaucoup de femmes cherchaient à teindre leurs cheveux ou à les décolorer, même si un grand nombre de teintures se révélaient dangereuses.

    Pour teindre les cheveux en blond, Aldebrandin préconise de "faire cuire en lessive" de la paille d'avoine ou des fleurs de genêt, et "vo teste laver". Filippo Degli Agazzari conseille d'exposer les cheveux au soleil de nombreuses heures.

    Pour décolorer les cheveux, on procèdera à un premier lavage au moyen de savon cuit avec du safran, puis on effectuera un second lavage avec de l'alun dissout par ébullition. Pour être efficace, cette préparation sera laissée toute la nuit.

    La couleur rousse pourra être obtenue avec le safran et l'alcaune.

    Pour teindre les cheveux en noir, on trouve une recette ressemblant à celle de l'encre dite gallo-ferrique, à base de rouille de fer, de noix de galle, de brou de noix, et de l'alun, le tout étant mis à bouillir dans du vinaigre.

    Enfin, pour maintenir la couleur de cheveux châtains afin de cacher les cheveux blancs, on utilisera la noix de galles, ou "tan de chastaine", trempée dans de l'eau de pluie puis cuite avec des feuilles de noyer.

    Pour que les cheveux aient de la tenue, ils sont parfois crêpés. Dans le but de les épaissir, Aldebrandin conseille l'orpiment réduit en poudre et mélangé à de l'huile d'olive, tandis que "L'ornement des Dames" propose plutôt l'huile de laurier.

    Pour favoriser la pousse des cheveux, la "brionnie" cuite dans le vin est employée.



    L'entretien régulier consiste en une "bonne lessive" à base de savon, qui se fera de préférence le samedi, jour où "les femmes ont coutume de se laver les cheveux", après le grand ménage hebdomadaire.

    Les cheveux seront ensuite peignés et recoiffés, tressés ou attachés en chignon en-dessous de la coiffe.



    Pour éliminer les pellicules, qui "funt les chevrous porrir", les préparations sont composées de feuilles ou fleurs de genêt, de semence d'ortie, ou de jus de mauve, mélangées à du vinaigre.

     

    sources : D.R. le 28 mai 2010

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