Fut porté par une danseuse du Casino de Paris.
Le 3 juin 1946, lors d'une représentation de maillots de bain à la piscine Molitor, Mlle Barnardini, danseuse au Casino de Paris, apparaît soudain presque nue. Elle n'est couverte que d'un soutien-gorge et d'une culotte minuscules, à tel point qu'aucun mannequin n'a osé les présenter.
Ce modèle est la création de Louis Réard, qui l'a appelé "bikini", du nom d'un atoll du Pacifique où les Américains procèdent à des essais... atomique. Le scandale est immédiat, et il durera longtemps : sur les plages d'Espagne et du Portugal, le bikini fut interdit jusqu'aux années soixante-dix.
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Par Dona Rodrigue le 7 Mai 2012 à 19:53
En France, la mode des bains de mer s’implante d’abord sur la Côte d’Albâtre à Dieppe, en 1812, où la duchesse du Berryaime à se rendre.
Trouville, sur la Côte Fleurie, bénéficie d’une correspondance régulière avec les trains de Paris et se développe à partir de 1847. La station balnéaire de Cabourg est fondée par Durand Morimbeau en 1853, Houlgate par Victor Deslise en 1854 et Villers-sur-Mer par Félix Pigeory en 1856.
Les aristocrates britanniques établissent leurs lieux de villégiature dans différentes régions et font construisent de somptueuses villas sur les côtes françaises. Ainsi la station de Dinard en Bretagne,
La Baule sur le littoral atlantique des Pays de la Loire, Arcachon en Aquitaine et son établissement de bains de mer fondé en 1823. Napoléon III et l’impératrice Eugénie, gagné par la vogue des bains de mer, font construire un palais à Biarritz qui, dès lors, devient la station des têtes couronnées de toute l’Europe.
A la Belle Epoque, certaines de ces destinations sont délaissées au profit de la Côte d’Azur. La station du Touquet, créée en 1894 par le Français Jean-Baptiste Daloz (1800-1885) et le Britannique John Whitley, reste la station de l’élégance jusque dans les années 1930. Deux siècles de vacances à la mer
Les bains de mer furent d’abord thérapeutique comme les cures thermales en montagne, puis l’immersion thérapeutique dans l’eau de mer devint un plaisir mondain pour l’aristocratie recherchant les bienfaits de l’eau de mer ainsi que pour la beauté des paysages marins. Par la suite si la mode n’est pas encore au bain de soleil, la pratique de la nage se répand.
Le bain de soleil, sous l’influence américaine arrive dans les années 1920 sur nos cotes, le développement du réseau ferré et la création des congés payés mettent en place la popularité des bains de mer et c’est alors que les plaisirs de la plage vont être associés aux vacances.
L’histoire du maillot de bain suit cette évolution, d’abord la tenue de bain est une copie à peine moins couvrante que les vêtements quotidiens, la natation et le bronzage n’étant pas de mise, peu à peu la plage libère le corps et le maillot de bain devient de plus en plus court et collant, souvent rayé de bleu de blanc, il donne de plus en plus de liberté de mouvement et de surface au soleil ; il deviendra avec les progrès textiles une seconde peau… de plus en plus moulante et minuscule.
Charlottes sur la tête, robes-sacs à manches longues,
les dames du temps jadis abordaient la mer avec une véritable armure.
Un siècle plus tard, l'actrice, naïade de James Bond contre Dr No, Ursula Andress, sortant de la mer des Caraîbes, propulsait le bikini au sommet des ventes mondiales.
L'histoire de cette évolution est racontée par Olivier Saillard, dans Les maillots de bain, publié aux éditions du Chêne.
L’histoire du maillot de bain est intimement liée à l’évolution des mœurs, et notre relation de peur, puis d’amour avec la mer.
Tout au long du Moyen-Âge et jusqu’au XVIIème siècle, la mer n’attire pas. Même : elle répulse.
Le rivage n’est pas mieux perçu :
les maisons s’en tiennent éloignées, il est déconseillé de s’en approcher, plus encore de s’y baigner. Mais dès la fin du 18ème siècle, les mentalités commencent à changer.
En Angleterre, les médecins sont les premiers à penser qu’une brève immersion dans l’eau de mer peut être bénéfique pour le corps. C’est donc tout d’abord à des fins thérapeutiques que l’on consent à se baigner. L’idée traverse vite la Manche et c’est ainsi que Dieppe devient petit à petit la toute première des stations balnéaires françaises.
C’est aussi la plus proche de la capitale, donc la plus facile d’accès pour les Parisiens.
La Duchesse de Berry, belle fille su roi Charles X, y séjourna dès 1824. Elle contribua à lancer la mode des bains de mer auprès de l’aristocratie française.
À l’époque, le baigneur doit être dûment vêtu.
Le costume de bain est lourd :
une robe ras du cou à manches longues en gros coton ou laine rude assortie d’une charlotte tricotée, en guise de chapeau, et d’un bloomer en flanelle qui bouffe jusqu’aux chevilles.
Mesureur de maillot de bains !
Puis, petit à petit, les manches raccourcissent, le décolleté pointe. Il faut dire que la plage est fréquentée aussi bien l’été que l’hiver.
La plage libère le corps
Après la Première Guerre mondiale, les bains se libèrent et les corps aussi. Le corset tombe, à la ville comme à la plage. Cannes, Deauville et St Tropez deviennent les stations balnéaires chics.Les couturiers alors en vogue à Paris tels que Jean Patou, Lucien Lelong ou
Elsa Schiapparelli s’emparent de la mode.
Les pratiques d’immersion dans l’eau de mer, d’abord thérapeutiques, deviennent vite mondaines. Puis gagnent de nouvelles couches de la société avec l’instauration des congés payés en 1936.
L’ombrelle chinoise s’impose sur la plage, comme l’illustrent si bien Coco Chanel ou la Duchesse de Windsor. Car il faut se protéger du soleil. Le maillot de bain, de style grec avec drapés ou plus épuré, reste d’une seule pièce tenante, ceinturé ou non. Il est court et collant, assez décolleté, souvent rayé bleu et blanc. Il donne aux nageuses un nouveau style réellement balnéaire mais surtout il permet une plus grande liberté de mouvement.
Toujours plus collant et moulant grâce à une révolution technique textile sans précédent (l’apparition des 3L, le Lycra, Lurex et Latex), le maillot de bains devient une véritable seconde peau. Il est au centre des recherches autant esthétiques que technologiques, car il faut savoir réduire au maximum la densité d’eau retenue dans ses fibres après la baignade.
Le bikini, bombe anatomique
En 1932, le couturier parisien Jacques Heim lance « Atome », un maillot de bain deux pièces qui remplace le maillot-gaine. Si quelques femmes acceptent à la fin des années 30, de se dévoiler le ventre, c’est avec beaucoup de précaution. Le maillot est constitué d’un soutien-gorge drapé ou noué sur la poitrine et d’une culotte short souvent faite de volants.En 1946, le fabriquant français de costumes de bains Louis Réart créé un deux pièces encore plus petit. En cette année 1946, l’atoll de Bikini, dans le Pacifique, fait la une des journaux avec le premier essai nucléaire américain.
Le nom du maillot signé Louis Réart est trouvé, la marque aussitôt déposée. Le nom «bikini » devient très vite un nom commun inscrit dans le dictionnaire.
«Le bikini est révolutionnaire », explique Olivier Saillard, auteur d’un ouvrage sur les maillots de bain (éditions du Chêne). « Avec son soutien-gorge constitué de deux triangles et sa mini culotte qui laisse les fesses et les hanches nues, le plus petit des maillots de bain doit pouvoir passer dans une alliance pour prouver son authenticité !» Mais le modèle est si choquant à l’époque qu’aucun mannequin professionnel n’accepte de le porter.
Louis Réart fait appel à une danseuse nue du Casino de Paris.
C’est ainsi que, le 23 juin 1946, le bikini est présenté à la presse et au public pour la première fois à la piscine Molitor à Paris.
Le premier maillot de bain deux pièces
Le slogan de l’époque pour ce maillot de bain était « le bikini, la première bombe an-atomique ! » Le fait est, la nouvelle tenue de plage signée Louis Réart fait scandale.
Succès interplanétaire
Il faut attendre le début des années 1960 pour que le bikini prenne réellement son essor.Des icônes de la mode et du cinéma se chargeront de l’exporter dans le monde entier.
Dans Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, Brigitte Bardot porte un bikini réalisé dans un tissus de toile deVichy.
En 1962, Ursula Andress fait du bikini un succès mondial dans le film
James Bond 007 contre Dr No. On connaît la suite....
Le bikini est le maillot de bains le plus vendu au monde à ce jour. Il reste synonyme de séduction et de sex-appeal.
Le célèbre bikini blanc d’Ursula Andress fut vendu aux enchères en 2001 chez Christie’s (société de vente aux enchères de renommée mondiale de Londres) pour la somme de 41 250 livres sterling.
Le maillot de bain, reflet de notre relation à la mer
Claire Vuillemin
Article publié le 19/07/2007
Photos blog :
http://christophecourtois.blogspot.fr/2009/06/mode-les-maillots-de-bain-de-lete.html
http://www.rfi.fr/francefr/articles/091/article_54249.asp
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