-
Par Dona Rodrigue le 11 Mars 2013 à 15:09
La manière de se vestir
Pour les femmes, la robe portée directement sur la chemise, constitue pendant tout le Moyen Age le vêtement de base dont la couleur, l ' ampleur et la matière changent suivant l'époque. Pendant longtemps les historiens du costume se sont penchés sur le costume noble, ce dernier étant énormément représenté sur les enluminures ou sur les sceaux. Cette surabondance d'études ayant pour sujet le costume noble a laissé dans l'ombre le costume des humbles, sujet pourtant considéré comme digne d'intérêt aujourd'hui. Une étude du costume de travail féminin de la fin du Moyen-Age nous est rendue possible par les figurations abondantes de paysans et de paysannes travaillant aux champs et ce à partir du XIII ème siècle. Le costume de travail féminin nous est donc bien connu et cette relative abondance iconographique permet une reconstitution fidèle d'un costume de travail du bas Moyen-Age.
La manière de se “ vestir ”:
De manière générale, le costume de travail est le même que le costume porté quotidiennement. En effet, nombre d’inventaires après décès nous présentent une garde robe paysanne réduite. Le costume féminin est ainsi composé d’une chemise, d’une robe et d’une sur-robe, de bas et de chaussures.
La chemise ou “ chainse ” est le vêtement de base. Faisant office de linge de corps elle est portée à même la peau. Faite de lin ou de chanvre, elle était blanchie par des lavages successifs. Sa coupe était simple et ample afin de ne pas limiter les mouvements de la travailleuse qui la portait. L’iconographie permet de définir une “ chainse type ”: ras de cou, à manches longues et de manière générale descendant un peu au dessus des chevilles afin de ne pas entraver la marche. La “ chainse ” rendait donc le port de la robe plus agréable et était donc indissociable de cette dernière.
La robe ou "cotte" tient une place centrale au sein du costume paysan et ce durant tout le Moyen Age. Elle est en effet la tenue de base pour aller aux champs ou pour tout autres travaux extérieurs.
D'une coupe ample et simple la "cotte n’a cessé d'évoluer durant les XIV et XV èmes siècles. A la robe "sac" du début du XIV ème siècle, ample, enfilée directement, serrée à la taille par une ceinture et ne comportant pas de laçage succède et ce dès le milieu du siècle une "cotte" ajustée sur le buste par un laçage généralement sur le tronc mais qui peut être aussi dans le dos où même sur les cotés. Cette robe généralement faite en drap de laine présente de nombreux plis dus à une coupe large faite pour ne pas entraver les mouvements. Des manches en général ajustées sur l'avant bras et séparables permettaient aussi à la paysanne de prendre ses aises lors de travaux nécessitant une importante mobilité.(photos des deux Émilie)
La sur-robe ou "sur-cotte" est comme son nom l'indique portée au dessus de la cotte. En laine elle aussi, sa couple ample permettait de l’enfiler au dessus de la cotte. Ses manches amples pouvaient facilement être remontées afin de ne pas les salir ou de ne pas gêner la porteuse lorsque par exemple celle-ci ramassait le bois à la fin de l’automne. Bien que rarement figurée sur les enluminures, cette “ sur-cotte ” était indispensable du costume de travail paysan lors des travaux par temps froid.
Les bas “où chausses ” et les chaussures portées par les femmes ne sont pas d’usage constant dans les classes populaires. Cette idée nous est confirmée par les nombreuses représentations de paysannes partant à la moisson pieds nus. Il était en effet possible à la paysanne ou même au paysan de circuler pieds nus, toutefois cela ne semble possible qu’en été, lorsque le temps le permet. Pour se protéger du froid la paysanne enfile alors des “ chausses ” de laine, de lin ou de chanvre n’arrivant qu’au genoux et tenues sous ce dernier par des jarretières nouées ou bouclées. De robustes chaussures en cuir, généralement montantes, protégeaient le pied (le sabot n'apparaissant que tardivement).
Les matériaux:
Au Moyen Age, la matière employée lors de la confection d’un costume varie selon la richesse de son propriétaire. Les matériaux utilisées étaient alors le lin ou le chanvre (le coton n’étant que peu répandu) pour les linges de corps (mais aussi parfois pour les cottes portées l’été) et la laine pour la “ cotte ” et la “ sur-cotte ”.
Le lin est cultivé volontiers sur la tenure paysanne, surtout dans le nord et dans l’ouest de la France où le climat frais et humide lui est favorable ailleurs on cultive le chanvre. Ces deux fibres végétales étaient ensuite transformées dans le cadre familial puisque chaque maison disposait de tout le matériel nécessaire pour apprêter les fibres et les filer, le travail du lin et du chanvre ne demandant qu’un outillage simple et peu coûteux. La toile restait alors la propriété de celle qui l’a filé et tissé même si le tissage ou le filage pour le compte d’entrepreneurs urbains était une activité fort répandue à la campagne. Dans les deux cas on n’obtenait qu’ une toile épaisse, rigide et bise blanchie et assouplie par de nombreux lavages.
La laine tient la première place pour la confection de vêtement et ce toutes classes sociales confondues. Portée par les princes comme par les paysans, il existe de nombreuses différences de qualité et d’aspect, la laine la plus fine étant réservée aux personnes fortunées. La laine la plus appréciée au Moyen Age provenait principalement d’Angleterre ou étaient élevés les “black faces ”, moutons à la toison abondante dont une mèche pouvait facilement atteindre les 39 cm de long. Toutefois l’Angleterre n’était pas seule à exporter sa laine puisque des régions méditerranéennes telles que le Languedoc exportaient elle aussi des toisons. Cette laine, principalement de provenance anglaise, était ensuite préparée c’est à dire peignée, filée, puis tissée dans les villes de Flandres, importante région textile à l’époque, comme Bruxelles, Saint Pol mais aussi St Omer, Douai, Lille.
Le drap de laine était tissé à l'aide d'un métier à chaîne horizontale actionné par deux tisserands. Le métier à tisser horizontal, qui se développe dès le XI ème siècle entraîne une véritable révolution de l'industrie textile qui est en pleine expansion aux XIV et XV èmes siècles. Ce type de métier à tisser produisait, en moyenne, des pièces de drap de trente mètres de long pour deux mètres de large. On trouvait aussi ce type de métier à tisser à la campagne. Cependant la laine n'était pas tissée pour l'usage personnel des paysans, la production domestique de drap de laine n'étant pas attestée, mais pour des producteurs textiles à la recherche de main d'œuvre bon marché. Les draps de laine de différentes qualité étaient ensuite répartis selon les moyens financiers de chacun.Parmi les étoffes les plus répandues le “ sergé ” avait une place de choix. Contrairement au tissage simple qui donne à la trame un aspect quadrangulaire, le “ sergé ” présentait un relief en diagonale. Il permettait d’obtenir une incroyable variété de qualité de tissage, de l’étoffe la plus grossière à la plus fine. C’est précisément ce “ sergé ” grossier qui habillait les classes humbles.
Outre les draps de laine pure, les humbles utilisaient des draps composés d’un mélange de laine et de fibres végétales telles que le lin et le chanvre. Ce mélange de fibres animales et de fibres végétales permettait d’économiser la laine et de solidifier l’étoffe. On trouvait ainsi les “ camelins ” mais aussi les “ tiretaines ” les “ beiges ” et les “ burels ” qui étaient autant d’étoffes de médiocre qualité.
Les couleurs:
La couleur des vêtements dits “ médiévaux ” fait l’objet de nombreux débats confus et hasardeux, bref, stériles. La plupart des troupes de reconstitution affirmant que des couleurs comme le noir, le jaune, le violet et le pourpre sont à bannir. Ces affirmations reposent trop souvent sur une documentation erronée et des sources peu fiables, attribuant des propriétés magiques aux couleurs ou d’identification tribale. Cependant une étude du costume paysan montre que même les classes pauvres portaient des vêtements décorés (cela ne veut pas dire qu’ils étaient toujours en bon état). Cette particularité se comprend fort bien lorsque l’on connaît un tant soit peu les coutumes médiévales. En effet les services rendus au seigneur pouvaient être payés en partie par des pièces de vêtements. Parfois certains serviteurs sont représentés très richement vêtus : ils montrent alors par les vêtements qu’ils portent la puissance ou la générosité de la personne qu’ils servent (signes extérieurs de richesses !). Ces vêtements étaient très souvent taillés dans des tissus reproduisant les couleurs héraldiques des armes du seigneur.Il n’y a dès lors aucune raison de penser que l’ensemble des couleurs héraldiques ne pouvaient être portées, quelques nuances étant bien sûr possibles. En effet, on ne voit jamais dans l’iconographie, de personnage entièrement vêtu de jaune ou de noir (sauf pour des représentations à symbolique spécifique du genre religieuse ou surnaturelle), cependant cela ne veut pas dire que ces couleurs étaient totalement inutilisées. Mais comme bien souvent en histoire médiévale, seule une étude iconographique exhaustive permet de se rendre compte de l’importance de telle ou telle couleur, avant d’être en mesure de décider de l’utilisation ou de la non utilisation d’un ton.
Une récente étude d’une tapisserie flamande a montré que toutes les couleurs sont issues de trois plantes représentant les trois couleurs primaires : il s’agit bien sûr de la gaude (Reseda luteola), la guède (Isatis tinctoria) et la garance (Rubia tinctoria), plantes cultivées massivement dans le Nord de la France et répondant aux besoins de l’industrie textile flamande. Le mélange dans diverses proportions de deux ou trois de ces couleurs permet d’obtenir une gamme de couleur étonnamment variée allant du jaune au rouge et au bleu, en passant par tous les ocres, les marrons, les verts pâles et foncés, le bleu du pers au pastel, les roses et les mauves, et même le noir issu du mélange des trois produits. Il est à noter cependant que ce noir n’est pas d’excellente qualité, et que la couleur n’est pas stable. Il se différencie du noir obtenu à partir d’oxyde de fer, beaucoup plus coûteux mais de meilleure qualité. Il importe de comprendre que ce n’est pas tant la couleur en elle-même qui différencie le rang de la personne, mais bien la manière dont elle est obtenue.
Les nuances au sein d’une même couleur sont obtenues en utilisant des mordants différents, issus de sels métalliques. Le fer et l’aluminium sont les deux métaux les plus important de la croûte terrestre. Cela explique donc qu’ils forment les mordants les plus couramment utilisés. L’alun est un terme générique qui désigne au Moyen Age tous les composés issus de l’aluminium. En effet cet élément n’a été isolé qu’en 1827. L’alun de potasse semble être l’un des plus utilisés. Il s’agit en fait de di sulfate d’aluminium et de potassium ( KAl(SO4)2 ) qui affleure en cristaux (donc sous forme hydratée KAl(SO4)2, 12H2O) et mélangé à d’autres composés de l’aluminium avec lesquels il était probablement confondu au Moyen Age. Pour foncer les couleurs on utilisait du vitriol vert, c'est-à-dire du sulfate de fer II (FeSO4), ou du vitriol bleu, c'est-à-dire du sulfate de cuivre (CuSO4). Ce sont ces mordants qui étaient utilisés pour obtenir des couleurs allant rouge-brun au noir rougeâtre. Plus spécifiquement, le sulfate de fer était utilisé pour obtenir du gris et du noir lors de la teinture des cuirs avec des tanins, et le sulfate de cuivre pour foncer le jaune qui devient alors vert olive ou vert bronze.
D’une manière générale on retiendra que pour le vêtement de travail féminin les tons rouges, verts et bleus sont les plus utilisés, chacun étant nuancé en fonction de paramètres aussi variables que diverses tels que le produit utilisé, sa concentration, le nombre de bains ou encore la durée du bain, sa température etc. Il est à noter cependant la teinture bleue issue de la guède encore appelée waide (ou wède) ou pastel (du fait qu’on pouvait l’utiliser sous forme macérée en pâste), possède deux avantages non négligeables : peu exigeante, cette plante est d’une part facilement cultivable, et on peut la récolter plusieurs fois par an (jusqu’à cinq fois), cela permet d’en disposer en abondance, d’autre part, elle ne nécessite pas d’opération de mordançage, ce qui fait logiquement baisser son prix de revient.Ces deux facteurs expliquent que le bleu, déjà porté par les citadins au XIII ème siècle, se diffuse rapidement à la campagne au XIV ème siècle. On voit dès lors apparaître de plus en plus souvent dans l’iconographie des XIV ème et XV ème siècles, des paysannes vêtues de bleu. Toutefois, ce bleu n’était probablement pas très foncé du fait qu’on limitait le nombre de bains pour faire baisser son prix, et aussi parce les personnes de catégorie sociale modeste utilisaient leurs vêtements jusqu’à l’usure totale. De plus, les vêtements étaient souvent retournés, d'où une couleur souvent assez pâle.
Les accessoires:
Les accessoires du costume féminin paysan sont de deux types:
Les premiers, la coiffe, le tablier servent à protéger une partie du corps ou du vêtement tandis que le second est utilisé pour son côté pratique, il s'agit bien évidemment de la ceinture.
La coiffe tient une place essentielle dans le costume médiéval du bas Moyen Age.
A la fois conçue pour protéger des intempéries et pour maintenir en place les cheveux lors du travail, elle est l'accessoire indispensable à toute paysanne. Symbole d'honneur chez les femmes comme chez les hommes, la coiffe a donc une importance bien particulière. La coiffe est faite de tissu léger, non teint, en général du lin ou du chanvre. Elle peut prendre des formes variées, elle peut entourer le visage telle une cale où seulement couvrir la tête. Il est quasiment impossible de déterminer une "coiffe type" ces dernières changeant au gré des époques et des secteurs géographiques.En s'appuyant sur l'iconographie des XIV et XV èmes siècles on peut cependant définir deux types de coiffes : les coiffes dites en "turban" qui sont des carrés de linge savamment enroulées et nouées sur la tête (photo d' Émilie Bailleux) et cachant entièrement la chevelure. Le second type de coiffe peut être qualifié de coiffe "façonnée" puisque découpée de manière à former une forme bien précise (photo d' Émilie Maillard). 0utre ces deux types de coiffe on peut aussi ajouter les “ chaperons ” et autres “ gonelles ” (chaperon fermé sur le devant par des boutons) portée par les paysannes tout au long de l’année mais surtout en hiver.
“ Chaperon ” et “ gonelles “ étaient des sortes de capuchons de drap de laine en général doublé de drap de laine avec une longue cornette qui servait d’écharpe, ces deux types de coiffes se rencontrent très souvent dans l’iconographie des XIV et XV èmes siècles. La coiffe n’est pas le seul accessoire d’importance composant le costume de travail féminin. En effet le tablier tient aussi une place toute particulière.
S’il fait entièrement partie du costume de la vie quotidienne, le tablier se rencontre fréquemment sur le costume des travailleuses.
De forme rectangulaire, tombant parfois jusqu’au dessus des chevilles et noué dans le dos, le tablier est un précieux moyen de protection.
De toile grossière, généralement en “ futaine ”, c’est à dire en mélange de lin et de chanvre (ou parfois de coton) le tablier adopte toujours une couleur claire , il est en général écru ou blanc, ce n’est qu’ à la fin du XV ème siècle que les tabliers seront teintés ou en rouge ou en bleu. ( photo tablier Émilie Maillard).
Enfin, un autre accessoire indispensable au costume, qu’il soit masculin ou féminin: il s’agit de la ceinture. La ceinture est un élément principal du costume médiéval. En cuir ou parfois en tissu, elle sert en général à cintrer la robe au niveau de la taille. De plus étant donné l’absence de poches sur les costumes médiévaux elle permet d’accrocher l’escarcelle, petit sac de cuir destiné à contenir des objets personnels et de la monnaie, la bourse, en général en laine ou en lin, suspendue à un long cordon coulissant et toute une foule d’objet comme des clefs ou un couteau.
Un costume modulable:
Comme nous l'avons déjà vu, le costume de travail féminin se doit avant tout d'être pratique afin de ne pas gêner la travailleuse. Le costume de travail est donc très souvent adapté au type de tache que l'on va exécuter, et subit des transformations...
La transformation la plus remarquables se fait assurément au niveau des manches. Les manches de la "cotte" étant le plus souvent ajustées, la paysanne, pour des raisons de commodité, retire ces dernières. En effet, une des particularités de la "cotte" de travail est de posséder (en général) des manches amovibles. Ces dernières pouvaient être des manches lacées au niveau de l'épaule et entièrement séparables, de l'épaule au poignet (photo manche Émilie Maillard). Le second type de manches est le plus répandu : ces dernières étaient épinglées sur une manche courte n'arrivant qu'au dessus du coude, à l'aide d'une épingle de laiton ou de bronze. Ce dernier modèle nous est largement représenté dans des ouvrages célèbres tels que " Les très riches Heures du Duc de Berry" (exécuté entre 1410 et 1480). ( photo manche Émilie Bailleux). Ainsi la paysanne n'était pas gênée lors de travaux tels que la moisson.
La longueur de la robe peut parfois être un handicap lorsque l'on marche ou que l'on travaille. Pour résoudre ce problème un accessoire était indispensable : la ceinture.
Le but premier de la ceinture était comme nous l'avons vu de permettre la suspension d'objets indispensables de la vie quotidienne ( aumônière, outils, etc...), toutefois elle peut s'avérer être un allié précieux pour lutter contre une robe trop longue et donc gênante. Si la ceinture est rarement visible sur les représentations de paysannes aux champs c'est tout simplement parce qu'elle a disparu sous les surplus de la robe. Pour réduire la longueur de cette dernière, on serrait la ceinture au niveau de la taille et tirait la robe vers le haut, ce qui formait un pli au dessus de la ceinture et remontait la robe(en général jusqu'a la mi-mollet). Toutefois si cela ne s'averrait pas suffisant on pouvait aussi relever le pan avant de la robe et le coincer dans la ceinture, la "chainse" étant alors visible. Cet "arrangement" vestimentaire est lui aussi largement visible sur l'iconographie des XIV et XV èmes siècles .
Enfin, le tablier, élément essentiel du costume que ce soit au travail ou à la maison n'avait pas qu'une fonction protectrice. Le tablier pouvait aussi servir de ceinture(puisque serré à la taille) ou alors de "poche". En effet, l'iconographie nous présente bien souvent des scènes de cueillette où les femmes relèvent leur tablier de manière à former une poche dans laquelle on peut facilement transporter les fruits.
Chevalier totofhttp://beaujarret.fiftiz.fr/blog/r281,costumes-du-xiiie-au-xve-siecle.html
photographies google
Le concept de la beauté parfaite se définit au 13ème siècle, plus particulièrement en France et en Italie. La perfection du corps féminin devint plus important. L'apparence extérieure pris également de l'importance. La femme idéale devait porter la tête inclinée vers l'avant, la poitrine aussi plate que possible, le ventre et les hanches mis en évidence et avancés vers le devant.
Vers 1467, les robes se bordèrent de fourrures. Le costume féminin au Moyen Âge présentait certaines caractéristiques générales : le haut du corps était gainé tandis que le bas était allongé par la traîne, la silhouette cambrée au niveau des reins, large sur les hanches, ajusté sur le buste. Au 13ème siècle, la mode du ventre arrondis était obtenue grâce à de petits sacs rembourrés. Les coutures cintrées affinaient la taille. Petit à petit, les détails se multiplièrent : décolleté, coiffure, coudières et découpures... L'agrandissement du décolleté était une nouveauté.
Les femmes portaient une chemise ainsi que le blanchet en guise de sous-vêtements. La chemise était décolletée et comportait des manches. Elle était réalisée dans une toile fine ou en soie. Le blanchet, lui, était un costume long, qui pouvait servir de robe de chambre. Il était parfois doublé et fourré, parfois en toile.
La cotte fut remplacée par le corset. Il était constitué de manches courtes qui laissaient passer la chemise. Il était ouvert par une fente lacée. Habituellement, il était porté sous la robe mais pouvait aussi la remplacer.
Le surcot ouvert était un costume du Moyen Âge dont l'usage durera pendant près de deux siècles. Le corsage était fendu et largement échancré des hanches aux emmanchures, il laissait apercevoir la cotte, tandis que le devant formait une espèce de gilet recouvert d'hermine le plus souvent tout comme l'était la bordure des emmanchures.
Le décolleté, d'abord largement arrondi, devint triangulaire au cours du 15ème siècle.
A la fin du 15ème siècle, le col carré plat devint à la mode sous l'influence de l'Italie.
Le décolleté triangulaire pouvait atteindre la taille sur le devant et être bordé d'un tissu souvent noir, nommé tassel dont la présence permit de diminuer la profondeur du col et de le transformer en carré. Le touret de col dit aussi gorgias ou gorgerette était un tissu de gaze qui en recouvrait les bords.
Les deux sexes portaient la longue houppelande, boutonnée sur le devant avec de grandes manches serrées au niveau du poignet ou, au contraire, évasées.
Le terme de robe était moins employé que celui d'habit de femmes. On utilisait également celui de cotardie. Il s'agit d'un costume long avec le col pour seule ouverture, dont on relevait le bas pour marcher. Il pouvait être maintenu grâce à une agrafe nommée "troussoir".
Le banolier était une ceinture large qui était placée sous les seins.
Dés le 14ème siècle, une ceinture nommée demi-ceint, était utilisée par les femmes. Elle était constituée par une chaîne en argent sur laquelle il était possible de suspendre divers objets d'usage courant.
Une mode venue d'Allemagne consistait à décorer le bas des robes, les extrémités des cornettes, de déchiquetures en lambeaux feuillus nommés "à la façon d'Allemagne". Cette nouveauté arriva en France vers 1430.
Une autre mode allemande vint en France et également à Venise dés le début du 15ème siècle : des manches fermées en forme de sac ballonné remplaçaient les manches largement ouvertes.
En Angleterre, ces deux modes furent utilisées dans les vêtements de luxe.
-
Par Dona Rodrigue le 11 Mars 2013 à 12:51
1) GENERALITES
Cette période représente deux siècles de civilisation féodale et chrétienne.
Féodale: la France est morcelée en de multiples petits royaumes, dirigés par des seigneurs qui accueillent sous leur protection toute personne libre voulant s'y placer. Ces personnes sont les vassaux. Ils reçoivent en retour de leurs services un fief ( de la terre est une habitation). Ce régime de féodalité fonctionne entièrement sur ces liens de dépendance entre seigneurs et vassaux. Ce système se met en place après la chute de l'empire de Charlemagne qui marque la fin de la période carolingienne.
Chrétienne: C'est la période des trois premières croisades. Seigneurs et rois lèvent des armées pour aller libérer le tombeau du Christ à Jérusalem.
2) LE COSTUME
Le costume est court au début de la période, pour les hommes, puis s'allonge vers le début du XIIème siècle. L'apparition du costume long pour une grande partie des gens est certainement le fait le plus marquant de cette période. Le costume se compose alors de deux pièces essentielles, communes aux hommes et aux femmes, le ou la CHAINSE et le BLIAUD ou blaude.
- Le chainse est une longue tunique de dessous, qui se met directement sur la peau, à manches longues, généralement en lin, brodée et quelques fois plissée. Elle possède un élément caractéristique: une fente sur le devant qui part de l'encolure et qu'on appelle AMIGAUT. Pour les hommes le chainse est ouvert en bas, devant et derrière, pour faciliter l'équitation.( le mot chainse est à l'origine de notre mot chemise)
- Le bliaud est une tunique portée par-dessus le chainse, également à manches longues, ornées de broderies ou de galons, peut-être même d'étoffes incrustées de couleurs différentes, portant la même fente que le chainse.
Pour les hommes le bliaud est souvent plus large et ouvert en bas. Il peut être en laine ou en soie. Pour les femmes, à la fin du XIIème siècle
chez.com/docbliaudfem01.html">le bliaud
va se diviser en deux parties:
-
- Le GIPON ou corsage, lacé sur le côté ou dans le dos, fait d'une étoffe gaufrée et empesée, possède des manches longues qui deviendront de plus en plus larges jusqu'à être portées nouées ou retroussées pour travailler.
- La JUPE, elle est ample, en étoffe très fine, et tombe sur les pieds en petits plis.
- - la CHAPE, manteau rond, fendu devant et munie d'un capuchon.
- - la CHASUBLE, manteau rond munie d'une ouverture pour la tête et d'un capuchon, il descend jusqu'aux pieds, initialement prévu pour se protéger de la pluie il sert surtout à voyager.
- Les femmes portent une ceinture en soie, laine ou cuir, qu'on appelle cordelière qui passe autour de la taille puis autour des hanches pour venir se nouer bas sur l'abdomen. Il faut noter que l'hiver, des vêtements intermédiaires se plaçaient entre le chainse et le bliaud : le doublet, avec ou sans manches est constitué de deux épaisseurs de toile de lin et descend jusqu'aux cuisses, et le pelisson est une pelleterie cousue entre deux morceaux de tissus. Les MANTEAUX :Deux formes sont très répandues : Les BRAIES: elles sont portées longues et collantes pour les classes aisées mais restent amples chez les gens du peuple
Les CHAUSSES:
c'est un vêtement ajusté aux jambes, elles sont doubles, une pour chaque jambe. Elles sont courtes pour les femmes et fixées par des jarretières, elles montent, pour l'homme jusqu'à l'enfourchure et elles sont attachées au brayer par des aiguillettes. Le brayer est une ceinture qui retient les braies et les chausses.
Les aiguillettes sont des cordons terminés par des ferrets, comme nos lacets de souliers. Toujours de tissu de couleur ou rayé. Les chausses peuvent être de drap, de lin ou de soie, unies ou rayées de bandes horizontales teintées.
3) LES COUVRE-CHEFS
- Pour les hommes: un bonnet de toile, de feutre ou de lainage.
- Pour les femmes: un voile maintenu par un lien ou une pièce orfévrée appelée tressoir.4) LES CHAUSSURES
On rencontre aussi bien des souliers bas (escarpins) ou des brodequins à tiges courtes et fendues, que de hautes bottes en cuir mou appelées heuses et des patins de bois pour se protéger de la boue.
Dés le début du XIIème siècle apparaissent des chaussures à bout pointu et légèrement recourbé ou tortillé, les pigaces ou pigaches, que les femmes adopteront au XIIIème siècle et qui donneront les chaussures à la poulaine au XIVéme siècle.
5) LES TISSUS
On trouve du lin, des lainages, du drap, le coton qui est travaillé en Italie.
On utilise également des soieries grâce au commerce avec l'orient, consécutif aux croisades, leur tissage se répand en Italie et dans certaines régions de France.
Les principaux tissus de soie sont des taffetas comme le cendal, des draps de soie comme l'ostérin (des draps de soie broché, teint de pourpre), des brocards comme le siglaton, des mousselines comme le mollequin.
Dentelle du XVè siècle Italie
Les coloris sont divers: écarlate, bleu, rouge garance, brun, vert, noir. Les étoffes sont unies ou parfois décorées de rayures horizontales.
On trouve également de la fourrure.
On teint souvent les fourrures à poils blancs en rouge.
-
Par Dona Rodrigue le 11 Mars 2013 à 11:54
LE VETEMENT et la MODE au MOYEN AGE.
VETEMENTS DES FEMMES :
Le costume féminin a évolué au cours du Moyen-Age, mais les changements apparaissent surtout aux XIV et XV siècles.
Le costume féminin comporte une chemise, une robe, un manteau, fendu sur la poitrine, et une chape.
A l'époque romane les femmes portent une chemise, un blouse et un manteau. Vers 1140 il y a un changement important: les vêtements s'allongent, les manches s'évasent et les chaussures pointues font leur apparition.
The wallet has a decoration that was made by stamping the leather in a matrix, after which the background around the stamped pattern was dyed dark brown. The pattern consists of arabesques populated by running four-legged animals and birds – a decoration that was also used in metalwork from Khorasan and Afghanistan from about 1200. On the back of the wallet are remnants of the leather straps that made it possible to attach the wallet to its owner’s belt.
De la fin du XII siècle jusque vers 1340 s'impose l'usage de deux robes qui se superposent, la cotte, qui est une robe ample à manches longues, et le surcot qui est pareil à la cotte mais qui est serré par une ceinture.
Vers les années 1340 le costume féminin met en valeur lune silhouette sinueuse: il souligne la poitrine, affine la taille et bombe le ventre.
Les vêtements de dessus comportent la cotte aux manches étroites et longues, fendue dans le dos, parfois fourrée; le surcot ouvert;
la houppelande qui diffère des hommes car elle n'est pas ouverte devant ni fendue sur les côtés. A la fin du XIVème siècle, le terme robe désigne tantôt les trois pièces (cotte, surcot, manteau), tantôt une sorte de robe de chambre.
VETEMENTS DES HOMMES :
Au 12e et 13e siècle, le vêtement de l'homme et de la femme se ressemblaient beaucoup. Le vêtement de dessous était appelé chemise.
Il était fait de toile de lin ou de chanvre. Les chemises des hommes étaient plus courtes que celles des femmes.
Traditionnellement, les hommes portaient des braies (l'ancêtre du pantalon),avec des bandes molletières entre croisées sur les jambes,du genou à la cheville. Par dessus la robe, les hommes et les femmes portaient un bliau,une robe de dessus qui épousait la forme du buste.
Le bliau atteignait les genoux pour l'homme et le sol pour la femme.
Plus tard, la cotte et le surcrot ont fait leur apparition.
La cotte de mailles, aussi appelée haubert, enfilée par dessus le bliau, était portée par des hommes. Elle était composée de 200 000 pièces et pouvait peser jusqu'à trente livres.
Elle est l'une des premières armures médiévales à faire son apparition.Cette pièce de l'armure était la principale arme défensive du chevalier. Elle ressemblait à une chemise de mailles d'acier fines et serrées avec de longues manches et un capuchon.
Les mailles étaient souvent doublées ou triplées afin d'accroître la protection. Avant elle, le broigne, porté au temps de Charlemagne, était une armure faite de peau (cuir) où l'on avait cousu des plaques de métal, ce qui protégeait très mal le soldat.
Avec le temps, l'idée d'imbriquer des anneaux les uns dans les autres est venue et c'est de là qu'est apparu le heaubert.
Le haubert, constituait une meilleure protection que le broigne mais n'était pas assez suffisante car les épées pouvaient aussi passer au travers en peu de temps.
Il fut tout de même utilisé pendant plus d'un siècle.
On voit ici sur l'image la cotte de mailles et le heaume (le casque du chevalier) et la façon dont les mailles sont attachées les unes avec les autres. Le bascinet (casque avec visière amovible) pouvait remplacer le heaume sauf dans les tournois. Par dessus la cotte de mailles, le survêtement empêche le soleil de refléter dans les yeux du soldat et il est fait de soie très ample.
Les braies sont une sorte de caleçon plus ou moins ajustés. Ce vêtement disparût au 15e siècle pour être remplacé par des hauts de chausses qui donnèrent naissance aux pantalons modernes.
À la fin du moyen-âge, on confondait chausses et braies. On distinguait haut de chausses (pantalons) et bas de chausses (à l'origine des bas traditionnels).
Les hommes, aussi bien que les femmes en portaient.
Pour ce qui est des chaussures, la mode avant le 13e siècle était de leur faire épouser le pied mais, à partir de 1340, il est apparût une mode étrange... On se mit à allonger démesuerément la pointe des chaussures.
On nomma cette ère "L'ère des poulaines". Elle allait durer un siècle. Les chaussures des hommes s'ornèrent d'or et de bijoux et plus la poulaine était longue, plus l'homme était placé "haut" dans la hierarchie sociale!
Pour fabriquer un vêtement au moyen-âge, on devait effectuer plusieurs opérations.
Le tissus était fabriqué à partir de fibres, végétales (plantes) ou animales.
Voici le processus pour obtenir du tissus:
1. Enrouler la fibre afin de faire un fil que l'on puisse tisser.
2. Si c'est de la laine, elle doit être foulée à l'aide d'un moulin à foulon.
3. Tisser le fil pour obtenir une étophe.
4. Teindre le tissus qui a été tissé.
Toutes ces opérations étaient effectuées par des ouvriers qui étaient souvent engagés par
des corporations différentes à l'intérieur d'une même ville.
L'utilisation de l'arbre à cames est à la base du moulin à foulon, engin mécanisé au
moyen-âge. Durant tout le moyen-âge, ces machines s'améliorèrent de sorte qu'au 14e
siècle, on pouvait se servir de moulins ayant la capacité d'actionner des marteaux de300kg
à une cadence de 100 coups par minute, véritable révolution dans l'industrie du vêtement.
Le 13e siècle vit le développement du métier à tisser. Les modèles les plus anciens de métier à deux lisses à pédales datent de la fin du 12e siècle et le métier horizontal date du milieu du 13e siècle. Cette invention à eu pour effet de faciliter l'opération du tissage.
Des soutiens-gorge du Moyen Age retrouvés en Autriche
À la fin du 14e siècle, on inventa le rouet qui a mécanisé l'opération du fillage.
C'est ainsi que grâce à ces inventions, on pu voir apparaître l'industrie de la mode!
-
-
Par Dona Rodrigue le 27 Septembre 2011 à 13:18
VETEMENTS DES FEMMES :
Le costume féminin a évolué au cours du Moyen-Age, mais les changements apparaissent surtout aux XIV et XV siècles. Le costume féminin comporte une chemise, une robe, un manteau, fendu sur la poitrine, et une chape.
A l'époque romane les femmes portent une chemise, un blouse et un manteau. Vers 1140 il y a un changement important: les vêtements s'allongent, les manches s'évasent et les chaussures pointues font leur apparition.
De la fin du XII siècle jusque vers 1340 s'impose l'usage de deux robes qui se superposent, la cotte, qui est une robe ample à manches longues, et le surcot qui est pareil à la cotte mais qui est serré par une ceinture.
Vers les années 1340 le costume féminin met en valeur lune silhouette sinueuse: il souligne la poitrine, affine la taille et bombe le ventre. Les vêtements de dessus comportent la cotte aux manches étroites et longues, fendue dans le dos, parfois fourrée; le surcot ouvert;
la houppelande qui diffère des hommes car elle n'est pas ouverte devant ni fendue sur les côtés. A la fin du XIVème siècle, le terme robe désigne tantôt les trois pièces (cotte, surcot, manteau), tantôt une sorte de robe de chambre.
VETEMENTS DES HOMMES :
Au 12e et 13e siècle, le vêtement de l'homme et de la femme se ressemblaient beaucoup. Le vêtement de dessous était appelé chemise. Il était fait de toile de lin ou de chanvre. Les chemises des hommes étaient plus courtes que celles des femmes. Traditionnellement, les hommes portaient des braies(l'ancêtre du pantalon),avec des bandes molletières entre croisées sur les jambes,du genou à la cheville. Par dessus la robe, les hommes et les femmes portaient un bliau,une robe de dessus qui épousait la forme du buste.
Le bliau atteignait les genoux pour l'homme et le sol pour la femme.
Plus tard, la cotte et le surcrot ont fait leur apparition.
La cotte de mailles, aussi appelée haubert, enfilée par dessus le bliau, était portée par des hommes. Elle était composée de 200 000 pièces et pouvait peser jusqu'à trente livres. Elle est l'une des premières armures médiévales à faire son apparition.Cette pièce de l'armure était la principale arme défensive du chevalier. Elle ressemblait à une chemise de mailles d'acier fines et serrées avec de longues manches et un capuchon. Les mailles étaient souvent doublées ou triplées afin d'accroître la protection. Avant elle, le broigne, porté au temps de Charlemagne, était une armure faite de peau (cuir) où l'on avait cousu des plaques de métal, ce qui protégeait très mal le soldat.
Avec le temps, l'idée d'imbriquer des anneaux les uns dans les autres est venue et c'est de là qu'est apparu le heaubert.
Le haubert, constituait une meilleure protection que le broigne mais n'était pas assez suffisante car les épées pouvaient aussi passer au travers en peu de temps. Il fut tout de même utilisé pendant plus d'un siècle.
On voit ici sur l'image la cotte de mailles et le heaume (le casque du chevalier) et la façon dont les mailles sont attachées les unes avec les autres. Le bascinet (casque avec visière amovible) pouvait remplacer le heaume sauf dans les tournois. Par dessus la cotte de mailles, le survêtement empêche le soleil de refléter dans les yeux du soldat et il est fait de soie très ample.
Les braies sont une sorte de caleçon plus ou moins ajustés. Ce vêtement disparût au 15e siècle pour être remplacé par des hauts de chausses qui donnèrent naissance aux pantalons modernes.
À la fin du moyen-âge, on confondait chausses et braies. On distinguait haut de chausses (pantalons) et bas de chausses (à l'origine des bas traditionnels). Les hommes, aussi bien que les femmes en portaient.
Pour ce qui est des chaussures, la mode avant le 13e siècle était de leur faire épouser le pied mais, à partir de 1340, il est apparût une mode étrange... On se mit à allonger démesuerément la pointe des chaussures. On nomma cette ère "L'ère des poulaines". Elle allait durer un siècle. Les chaussures des hommes s'ornèrent d'or et de bijoux et plus la poulaine était longue, plus l'homme était placé "haut" dans la hierarchie sociale!
Pour fabriquer un vêtement au moyen-âge, on devait effectuer plusieurs opérations.
Le tissus était fabriqué à partir de fibres, végétales (plantes) ou animales.
Voici le processus pour obtenir du tissus:
1. Enrouler la fibre afin de faire un fil que l'on puisse tisser.
2. Si c'est de la laine, elle doit être foulée à l'aide d'un moulin à foulon.
3. Tisser le fil pour obtenir une étophe.
4. Teindre le tissus qui a été tissé.
Toutes ces opérations étaient effectuées par des ouvriers qui étaient souvent engagés par
des corporations différentes à l'intérieur d'une même ville.
L'utilisation de l'arbre à cames est à la base du moulin à foulon, engin mécanisé au
moyen-âge. Durant tout le moyen-âge, ces machines s'améliorèrent de sorte qu'au 14e
siècle, on pouvait se servir de moulins ayant la capacité d'actionner des marteaux de300kg
à une cadence de 100 coups par minute, véritable révolution dans l'industrie du vêtement.
Le 13e siècle vit le développement du métier à tisser. Les modèles les plus anciens de métier à deux lisses à pédales datent de la fin du 12e siècle et le métier horizontal date du milieu du 13e siècle. Cette invention à eu pour effet de faciliter l'opération du tissage.
À la fin du 14e siècle, on inventa le rouet qui a mécanisé l'opération du fillage.
C'est ainsi que grâce à ces inventions, on pu voir apparaître l'industrie de la mode!
-
Par Dona Rodrigue le 27 Septembre 2011 à 13:03
La manière de se vestir
Pour les femmes, la robe portée directement sur la chemise, constitue pendant tout le Moyen Age le vêtement de base dont la couleur, l ' ampleur et la matière changent suivant l'époque. Pendant longtemps les historiens du costume se sont penchés sur le costume noble, ce dernier étant énormément représenté sur les enluminures ou sur les sceaux. Cette surabondance d'études ayant pour sujet le costume noble a laissé dans l'ombre le costume des humbles, sujet pourtant considéré comme digne d'intérêt aujourd'hui. Une étude du costume de travail féminin de la fin du Moyen-Age nous est rendue possible par les figurations abondantes de paysans et de paysannes travaillant aux champs et ce à partir du XIII ème siècle. Le costume de travail féminin nous est donc bien connu et cette relative abondance iconographique permet une reconstitution fidèle d'un costume de travail du bas Moyen-Age.
La manière de se “ vestir ”:
De manière générale, le costume de travail est le même que le costume porté quotidiennement. En effet, nombre d’inventaires après décès nous présentent une garde robe paysanne réduite. Le costume féminin est ainsi composé d’une chemise, d’une robe et d’une sur-robe, de bas et de chaussures.
La chemise ou “ chainse ” est le vêtement de base. Faisant office de linge de corps elle est portée à même la peau. Faite de lin ou de chanvre, elle était blanchie par des lavages successifs. Sa coupe était simple et ample afin de ne pas limiter les mouvements de la travailleuse qui la portait. L’iconographie permet de définir une “ chainse type ”: ras de cou, à manches longues et de manière générale descendant un peu au dessus des chevilles afin de ne pas entraver la marche. La “ chainse ” rendait donc le port de la robe plus agréable et était donc indissociable de cette dernière.
La robe ou "cotte" tient une place centrale au sein du costume paysan et ce durant tout le Moyen Age. Elle est en effet la tenue de base pour aller aux champs ou pour tout autres travaux extérieurs.
D'une coupe ample et simple la "cotte n’a cessé d'évoluer durant les XIV et XV èmes siècles. A la robe "sac" du début du XIV ème siècle, ample, enfilée directement, serrée à la taille par une ceinture et ne comportant pas de laçage succède et ce dès le milieu du siècle une "cotte" ajustée sur le buste par un laçage généralement sur le tronc mais qui peut être aussi dans le dos où même sur les cotés. Cette robe généralement faite en drap de laine présente de nombreux plis dus à une coupe large faite pour ne pas entraver les mouvements. Des manches en général ajustées sur l'avant bras et séparables permettaient aussi à la paysanne de prendre ses aises lors de travaux nécessitant une importante mobilité.(photos des deux Émilie)
La sur-robe ou "sur-cotte" est comme son nom l'indique portée au dessus de la cotte. En laine elle aussi, sa couple ample permettait de l’enfiler au dessus de la cotte. Ses manches amples pouvaient facilement être remontées afin de ne pas les salir ou de ne pas gêner la porteuse lorsque par exemple celle-ci ramassait le bois à la fin de l’automne. Bien que rarement figurée sur les enluminures, cette “ sur-cotte ” était indispensable du costume de travail paysan lors des travaux par temps froid.
Les bas “où chausses ” et les chaussures portées par les femmes ne sont pas d’usage constant dans les classes populaires. Cette idée nous est confirmée par les nombreuses représentations de paysannes partant à la moisson pieds nus. Il était en effet possible à la paysanne ou même au paysan de circuler pieds nus, toutefois cela ne semble possible qu’en été, lorsque le temps le permet. Pour se protéger du froid la paysanne enfile alors des “ chausses ” de laine, de lin ou de chanvre n’arrivant qu’au genoux et tenues sous ce dernier par des jarretières nouées ou bouclées. De robustes chaussures en cuir, généralement montantes, protégeaient le pied (le sabot n'apparaissant que tardivement).
Les matériaux:
Au Moyen Age, la matière employée lors de la confection d’un costume varie selon la richesse de son propriétaire. Les matériaux utilisées étaient alors le lin ou le chanvre (le coton n’étant que peu répandu) pour les linges de corps (mais aussi parfois pour les cottes portées l’été) et la laine pour la “ cotte ” et la “ sur-cotte ”.
Le lin est cultivé volontiers sur la tenure paysanne, surtout dans le nord et dans l’ouest de la France où le climat frais et humide lui est favorable ailleurs on cultive le chanvre. Ces deux fibres végétales étaient ensuite transformées dans le cadre familial puisque chaque maison disposait de tout le matériel nécessaire pour apprêter les fibres et les filer, le travail du lin et du chanvre ne demandant qu’un outillage simple et peu coûteux. La toile restait alors la propriété de celle qui l’a filé et tissé même si le tissage ou le filage pour le compte d’entrepreneurs urbains était une activité fort répandue à la campagne. Dans les deux cas on n’obtenait qu’ une toile épaisse, rigide et bise blanchie et assouplie par de nombreux lavages.
La laine tient la première place pour la confection de vêtement et ce toutes classes sociales confondues. Portée par les princes comme par les paysans, il existe de nombreuses différences de qualité et d’aspect, la laine la plus fine étant réservée aux personnes fortunées. La laine la plus appréciée au Moyen Age provenait principalement d’Angleterre ou étaient élevés les “black faces ”, moutons à la toison abondante dont une mèche pouvait facilement atteindre les 39 cm de long. Toutefois l’Angleterre n’était pas seule à exporter sa laine puisque des régions méditerranéennes telles que le Languedoc exportaient elle aussi des toisons. Cette laine, principalement de provenance anglaise, était ensuite préparée c’est à dire peignée, filée, puis tissée dans les villes de Flandres, importante région textile à l’époque, comme Bruxelles, Saint Pol mais aussi St Omer, Douai, Lille.
Le drap de laine était tissé à l'aide d'un métier à chaîne horizontale actionné par deux tisserands. Le métier à tisser horizontal, qui se développe dès le XI ème siècle entraîne une véritable révolution de l'industrie textile qui est en pleine expansion aux XIV et XV èmes siècles. Ce type de métier à tisser produisait, en moyenne, des pièces de drap de trente mètres de long pour deux mètres de large. On trouvait aussi ce type de métier à tisser à la campagne. Cependant la laine n'était pas tissée pour l'usage personnel des paysans, la production domestique de drap de laine n'étant pas attestée, mais pour des producteurs textiles à la recherche de main d'œuvre bon marché. Les draps de laine de différentes qualité étaient ensuite répartis selon les moyens financiers de chacun. Parmi les étoffes les plus répandues le “ sergé ” avait une place de choix. Contrairement au tissage simple qui donne à la trame un aspect quadrangulaire, le “ sergé ” présentait un relief en diagonale. Il permettait d’obtenir une incroyable variété de qualité de tissage, de l’étoffe la plus grossière à la plus fine. C’est précisément ce “ sergé ” grossier qui habillait les classes humbles.
Outre les draps de laine pure, les humbles utilisaient des draps composés d’un mélange de laine et de fibres végétales telles que le lin et le chanvre. Ce mélange de fibres animales et de fibres végétales permettait d’économiser la laine et de solidifier l’étoffe. On trouvait ainsi les “ camelins ” mais aussi les “ tiretaines ” les “ beiges ” et les “ burels ” qui étaient autant d’étoffes de médiocre qualité.
Les couleurs:
La couleur des vêtements dits “ médiévaux ” fait l’objet de nombreux débats confus et hasardeux, bref, stériles. La plupart des troupes de reconstitution affirmant que des couleurs comme le noir, le jaune, le violet et le pourpre sont à bannir. Ces affirmations reposent trop souvent sur une documentation erronée et des sources peu fiables, attribuant des propriétés magiques aux couleurs ou d’identification tribale. Cependant une étude du costume paysan montre que même les classes pauvres portaient des vêtements décorés (cela ne veut pas dire qu’ils étaient toujours en bon état). Cette particularité se comprend fort bien lorsque l’on connaît un tant soit peu les coutumes médiévales. En effet les services rendus au seigneur pouvaient être payés en partie par des pièces de vêtements. Parfois certains serviteurs sont représentés très richement vêtus : ils montrent alors par les vêtements qu’ils portent la puissance ou la générosité de la personne qu’ils servent (signes extérieurs de richesses !). Ces vêtements étaient très souvent taillés dans des tissus reproduisant les couleurs héraldiques des armes du seigneur. Il n’y a dès lors aucune raison de penser que l’ensemble des couleurs héraldiques ne pouvaient être portées, quelques nuances étant bien sûr possibles. En effet, on ne voit jamais dans l’iconographie, de personnage entièrement vêtu de jaune ou de noir (sauf pour des représentations à symbolique spécifique du genre religieuse ou surnaturelle), cependant cela ne veut pas dire que ces couleurs étaient totalement inutilisées. Mais comme bien souvent en histoire médiévale, seule une étude iconographique exhaustive permet de se rendre compte de l’importance de telle ou telle couleur, avant d’être en mesure de décider de l’utilisation ou de la non utilisation d’un ton.
Une récente étude d’une tapisserie flamande a montré que toutes les couleurs sont issues de trois plantes représentant les trois couleurs primaires : il s’agit bien sûr de la gaude (Reseda luteola), la guède (Isatis tinctoria) et la garance (Rubia tinctoria), plantes cultivées massivement dans le Nord de la France et répondant aux besoins de l’industrie textile flamande. Le mélange dans diverses proportions de deux ou trois de ces couleurs permet d’obtenir une gamme de couleur étonnamment variée allant du jaune au rouge et au bleu, en passant par tous les ocres, les marrons, les verts pâles et foncés, le bleu du pers au pastel, les roses et les mauves, et même le noir issu du mélange des trois produits. Il est à noter cependant que ce noir n’est pas d’excellente qualité, et que la couleur n’est pas stable. Il se différencie du noir obtenu à partir d’oxyde de fer, beaucoup plus coûteux mais de meilleure qualité. Il importe de comprendre que ce n’est pas tant la couleur en elle-même qui différencie le rang de la personne, mais bien la manière dont elle est obtenue.
Les nuances au sein d’une même couleur sont obtenues en utilisant des mordants différents, issus de sels métalliques. Le fer et l’aluminium sont les deux métaux les plus important de la croûte terrestre. Cela explique donc qu’ils forment les mordants les plus couramment utilisés. L’alun est un terme générique qui désigne au Moyen Age tous les composés issus de l’aluminium. En effet cet élément n’a été isolé qu’en 1827. L’alun de potasse semble être l’un des plus utilisés. Il s’agit en fait de di sulfate d’aluminium et de potassium ( KAl(SO4)2 ) qui affleure en cristaux (donc sous forme hydratée KAl(SO4)2, 12H2O) et mélangé à d’autres composés de l’aluminium avec lesquels il était probablement confondu au Moyen Age. Pour foncer les couleurs on utilisait du vitriol vert, c'est-à-dire du sulfate de fer II (FeSO4), ou du vitriol bleu, c'est-à-dire du sulfate de cuivre (CuSO4). Ce sont ces mordants qui étaient utilisés pour obtenir des couleurs allant rouge-brun au noir rougeâtre. Plus spécifiquement, le sulfate de fer était utilisé pour obtenir du gris et du noir lors de la teinture des cuirs avec des tanins, et le sulfate de cuivre pour foncer le jaune qui devient alors vert olive ou vert bronze.
D’une manière générale on retiendra que pour le vêtement de travail féminin les tons rouges, verts et bleus sont les plus utilisés, chacun étant nuancé en fonction de paramètres aussi variables que diverses tels que le produit utilisé, sa concentration, le nombre de bains ou encore la durée du bain, sa température etc. Il est à noter cependant la teinture bleue issue de la guède encore appelée waide (ou wède) ou pastel (du fait qu’on pouvait l’utiliser sous forme macérée en pâste), possède deux avantages non négligeables : peu exigeante, cette plante est d’une part facilement cultivable, et on peut la récolter plusieurs fois par an (jusqu’à cinq fois), cela permet d’en disposer en abondance, d’autre part, elle ne nécessite pas d’opération de mordançage, ce qui fait logiquement baisser son prix de revient. Ces deux facteurs expliquent que le bleu, déjà porté par les citadins au XIII ème siècle, se diffuse rapidement à la campagne au XIV ème siècle. On voit dès lors apparaître de plus en plus souvent dans l’iconographie des XIV ème et XV ème siècles, des paysannes vêtues de bleu. Toutefois, ce bleu n’était probablement pas très foncé du fait qu’on limitait le nombre de bains pour faire baisser son prix, et aussi parce les personnes de catégorie sociale modeste utilisaient leurs vêtements jusqu’à l’usure totale. De plus, les vêtements étaient souvent retournés, d'où une couleur souvent assez pâle.
Les accessoires:
Les accessoires du costume féminin paysan sont de deux types:
Les premiers, la coiffe, le tablier servent à protéger une partie du corps ou du vêtement tandis que le second est utilisé pour son côté pratique, il s'agit bien évidemment de la ceinture.
La coiffe tient une place essentielle dans le costume médiéval du bas Moyen Age.
A la fois conçue pour protéger des intempéries et pour maintenir en place les cheveux lors du travail, elle est l'accessoire indispensable à toute paysanne. Symbole d'honneur chez les femmes comme chez les hommes, la coiffe a donc une importance bien particulière. La coiffe est faite de tissu léger, non teint, en général du lin ou du chanvre. Elle peut prendre des formes variées, elle peut entourer le visage telle une cale où seulement couvrir la tête. Il est quasiment impossible de déterminer une "coiffe type" ces dernières changeant au gré des époques et des secteurs géographiques. En s'appuyant sur l'iconographie des XIV et XV èmes siècles on peut cependant définir deux types de coiffes : les coiffes dites en "turban" qui sont des carrés de linge savamment enroulées et nouées sur la tête (photo d' Émilie Bailleux) et cachant entièrement la chevelure. Le second type de coiffe peut être qualifié de coiffe "façonnée" puisque découpée de manière à former une forme bien précise (photo d' Émilie Maillard). 0utre ces deux types de coiffe on peut aussi ajouter les “ chaperons ” et autres “ gonelles ” (chaperon fermé sur le devant par des boutons) portée par les paysannes tout au long de l’année mais surtout en hiver.
“ Chaperon ” et “ gonelles “ étaient des sortes de capuchons de drap de laine en général doublé de drap de laine avec une longue cornette qui servait d’écharpe, ces deux types de coiffes se rencontrent très souvent dans l’iconographie des XIV et XV èmes siècles. La coiffe n’est pas le seul accessoire d’importance composant le costume de travail féminin. En effet le tablier tient aussi une place toute particulière.
S’il fait entièrement partie du costume de la vie quotidienne, le tablier se rencontre fréquemment sur le costume des travailleuses.
De forme rectangulaire, tombant parfois jusqu’au dessus des chevilles et noué dans le dos, le tablier est un précieux moyen de protection.
De toile grossière, généralement en “ futaine ”, c’est à dire en mélange de lin et de chanvre (ou parfois de coton) le tablier adopte toujours une couleur claire , il est en général écru ou blanc, ce n’est qu’ à la fin du XV ème siècle que les tabliers seront teintés ou en rouge ou en bleu. ( photo tablier Émilie Maillard).
Enfin, un autre accessoire indispensable au costume, qu’il soit masculin ou féminin: il s’agit de la ceinture. La ceinture est un élément principal du costume médiéval. En cuir ou parfois en tissu, elle sert en général à cintrer la robe au niveau de la taille. De plus étant donné l’absence de poches sur les costumes médiévaux elle permet d’accrocher l’escarcelle, petit sac de cuir destiné à contenir des objets personnels et de la monnaie, la bourse, en général en laine ou en lin, suspendue à un long cordon coulissant et toute une foule d’objet comme des clefs ou un couteau.
Un costume modulable:
Comme nous l'avons déjà vu, le costume de travail féminin se doit avant tout d'être pratique afin de ne pas gêner la travailleuse. Le costume de travail est donc très souvent adapté au type de tache que l'on va exécuter, et subit des transformations...
La transformation la plus remarquables se fait assurément au niveau des manches. Les manches de la "cotte" étant le plus souvent ajustées, la paysanne, pour des raisons de commodité, retire ces dernières. En effet, une des particularités de la "cotte" de travail est de posséder (en général) des manches amovibles. Ces dernières pouvaient être des manches lacées au niveau de l'épaule et entièrement séparables, de l'épaule au poignet (photo manche Émilie Maillard). Le second type de manches est le plus répandu : ces dernières étaient épinglées sur une manche courte n'arrivant qu'au dessus du coude, à l'aide d'une épingle de laiton ou de bronze. Ce dernier modèle nous est largement représenté dans des ouvrages célèbres tels que " Les très riches Heures du Duc de Berry" (exécuté entre 1410 et 1480). ( photo manche Émilie Bailleux). Ainsi la paysanne n'était pas gênée lors de travaux tels que la moisson.
La longueur de la robe peut parfois être un handicap lorsque l'on marche ou que l'on travaille. Pour résoudre ce problème un accessoire était indispensable : la ceinture.
Le but premier de la ceinture était comme nous l'avons vu de permettre la suspension d'objets indispensables de la vie quotidienne ( aumônière, outils, etc...), toutefois elle peut s'avérer être un allié précieux pour lutter contre une robe trop longue et donc gênante. Si la ceinture est rarement visible sur les représentations de paysannes aux champs c'est tout simplement parce qu'elle a disparu sous les surplus de la robe. Pour réduire la longueur de cette dernière, on serrait la ceinture au niveau de la taille et tirait la robe vers le haut, ce qui formait un pli au dessus de la ceinture et remontait la robe(en général jusqu'a la mi-mollet). Toutefois si cela ne s'averrait pas suffisant on pouvait aussi relever le pan avant de la robe et le coincer dans la ceinture, la "chainse" étant alors visible. Cet "arrangement" vestimentaire est lui aussi largement visible sur l'iconographie des XIV et XV èmes siècles .
Enfin, le tablier, élément essentiel du costume que ce soit au travail ou à la maison n'avait pas qu'une fonction protectrice. Le tablier pouvait aussi servir de ceinture(puisque serré à la taille) ou alors de "poche". En effet, l'iconographie nous présente bien souvent des scènes de cueillette où les femmes relèvent leur tablier de manière à former une poche dans laquelle on peut facilement transporter les fruits.
Chevaliertotofhttp://beaujarret.fiftiz.fr/blog/r281,costumes-du-xiiie-au-xve-siecle.html
photographies google
-
Par Dona Rodrigue le 27 Septembre 2011 à 13:00
Le concept de la beauté parfaite se définit au 13ème siècle, plus particulièrement en France et en Italie. La perfection du corps féminin devint plus important. L'apparence extérieure pris également de l'importance. La femme idéale devait porter la tête inclinée vers l'avant, la poitrine aussi plate que possible, le ventre et les hanches mis en évidence et avancés vers le devant.
Vers 1467, les robes se bordèrent de fourrures. Le costume féminin au Moyen Âge présentait certaines caractéristiques générales : le haut du corps était gainé tandis que le bas était allongé par la traîne, la silhouette cambrée au niveau des reins, large sur les hanches, ajusté sur le buste. Au 13ème siècle, la mode du ventre arrondis était obtenue grâce à de petits sacs rembourrés. Les coutures cintrées affinaient la taille. Petit à petit, les détails se multiplièrent : décolleté, coiffure, coudières et découpures... L'agrandissement du décolleté était une nouveauté.
Les femmes portaient une chemise ainsi que le blanchet en guise de sous-vêtements. La chemise était décolletée et comportait des manches. Elle était réalisée dans une toile fine ou en soie. Le blanchet, lui, était un costume long, qui pouvait servir de robe de chambre. Il était parfois doublé et fourré, parfois en toile.
La cotte fut remplacée par le corset. Il était constitué de manches courtes qui laissaient passer la chemise. Il était ouvert par une fente lacée. Habituellement, il était porté sous la robe mais pouvait aussi la remplacer.
Le surcot ouvert était un costume du Moyen Âge dont l'usage durera pendant près de deux siècles. Le corsage était fendu et largement échancré des hanches aux emmanchures, il laissait apercevoir la cotte, tandis que le devant formait une espèce de gilet recouvert d'hermine le plus souvent tout comme l'était la bordure des emmanchures.
Le décolleté, d'abord largement arrondi, devint triangulaire au cours du 15ème siècle. A la fin du 15ème siècle, le col carré plat devint à la mode sous l'influence de l'Italie. Le décolleté triangulaire pouvait atteindre la taille sur le devant et être bordé d'un tissu souvent noir, nommé tassel dont la présence permit de diminuer la profondeur du col et de le transformer en carré. Le touret de col dit aussi gorgias ou gorgerette était un tissu de gaze qui en recouvrait les bords.
Les deux sexes portaient la longue houppelande, boutonnée sur le devant avec de grandes manches serrées au niveau du poignet ou, au contraire, évasées.
Le terme de robe était moins employé que celui d'habit de femmes. On utilisait également celui de cotardie. Il s'agit d'un costume long avec le col pour seule ouverture, dont on relevait le bas pour marcher. Il pouvait être maintenu grâce à une agrafe nommée "troussoir".
Le banolier était une ceinture large qui était placée sous les seins.
Dés le 14ème siècle, une ceinture nommée demi-ceint, était utilisée par les femmes. Elle était constituée par une chaîne en argent sur laquelle il était possible de suspendre divers objets d'usage courant.
Une mode venue d'Allemagne consistait à décorer le bas des robes, les extrémités des cornettes, de déchiquetures en lambeaux feuillus nommés "à la façon d'Allemagne". Cette nouveauté arriva en France vers 1430.
Une autre mode allemande vint en France et également à Venise dés le début du 15ème siècle : des manches fermées en forme de sac ballonné remplaçaient les manches largement ouvertes.
En Angleterre, ces deux modes furent utilisées dans les vêtements de luxe.
-
Par Dona Rodrigue le 27 Septembre 2011 à 12:05
A cette époque, nombre de tissus précieux provenaient d'Orient ou étaient fabriqués dans certaines régions d'Italie, plus particulièrement celles de Gênes et de Venise ainsi qu'en Espagne. Cependant, ce sont les étoffes de laine qui tinrent la première place durant tout le Moyen-Âge : leurs qualités étaient très variables ainsi que leurs prix.
Les italiens produisaient en quantité toutes sortes de tissus tels que velours, satin ou taffetas qui faisaient le bonheur de toutes les classes favorisées de l'Europe. Venise devint un important producteur de soie grâce à l'installation des Lucquois sur leur territoire. Elle devint également le plus grand fournisseur et importateur du marché mondial. L'Espagne était également très friande de soie dont les fabriques survécurent après le départ des musulmans.
Une large gamme de couleurs nouvelles fit son apparition grâce aux teintures et aux mélanges de fils de teintes différentes. De plus, les couleurs perdirent le caractère symbolique qu'elles avaient auparavant, ce qui permit à chacun de porter les teintes de son choix quelle que soit sa classe sociale. Cependant, le vert était plutôt réservé aux jeunes.
Les tissus de soie étaient réalisés à partir d'armures variées : rayures, damiers, figures... Cependant, cette soie tant prisée ne fut jamais aussi prépondérante que les draps de laine fabriqués par l'industrie flamande. Contrairement à la soie, ils étaient toujours de coloris uni. Les habits de luxe étaient agrémentés de broderies et d'applications représentant toutes sortes de sujets : animaux, végétation, figures diverses.
La fourrure avait un rôle important et restait un signe de luxe. Elle était utilisée plus particulièrement en bordure, en doublure, sur les chapeaux. Celles qui plaisaient le plus étaient le renard, la létice qui ressemblait à l'hermine, le castor, le gris, le vair et l'hermine. Ces trois dernières fourrures étaient destinées aux vêtements de cour. L'écureuil, la loutre, le lièvre... étaient plutôt réservés aux bourgeois et à la petite noblesse. Le vair désignait la fourrure de l'écureuil du nord. Celui-ci pouvait être dit "menu vair" lorsque le dos de l'animal gris et son ventre blanc étaient employés successivement pour former un damier à deux couleurs. Le "gros vair" quant à lui, était d'une qualité inférieure. C'était une fourrure couramment utilisée durant tout le Moyen Âge.
Les tissus d'Orient eurent, eux aussi, beaucoup de succès, dans les vêtements de luxe. L'Europe se fournissait en mousseline de soie et d'or venant de Mossoul, de damasquins aux motifs tissés venant de Perse ou de Damas, de soies à décor de figurines nommées "baldacchino", de draps à fond rouge ou noir ornés d'oiseaux bleus et or, venant d'Antioche, etc...
Tous ces motifs typiquement orientaux furent largement copiés par les européens. Pourtant, peu à peu, les goûts se transformèrent et les thèmes occidentaux se libérèrent de l'influence orientale. L'Italie, par exemple, donna la primauté au décor floral stylisé. La mode des semis de fleurs s'étendit principalement à Florence et à Gênes. Les velours ou satins façonnés cramoisis pouvaient atteindre des prix considérables lorsqu'ils étaient colorés grâce au kermès. Cette teinture, la plus coûteuse de toutes, était extraite des oeufs d'un insecte originaire de la Méditerranée.
Le violet n'avait pas cette connotation de tristesse et de pénitence qui sera réservé au Carême et à l'Avent. Le noir n'était pas non plus destiné à représenter le deuil mais seulement l'influence des modes mondaines. D'ailleurs, les vêtements noirs étaient souvent doublés de tissus aux couleurs vives. Le camocas était un riche tissu de soie souvent agrémenté de rayures d'or ou d'argent fabriqué en Terre Sainte. Il était courant surtout aux 14ème et 15ème siècle. Le cendal était un tissu de soie très utilisé au Moyen-Age et qui ressemblait au taffetas. Il en existait de toutes sortes allant de l'étoffe de luxe jusqu'au tissu de doublure très ordinaire. Le dabiky était un tissu très léger fabriqué au 15ème siècle dans les faubourgs de Damiette. On en faisait des turbans brodés et des robes.Le camelot était un tissu fabriqué avec du poil de chameau originaire d'Asie Mineure. Il fut importé en Occident dés le 13ème siècle par les français et les Italiens. La futaine était un tissu très courant en France depuis le début du 13ème siècle. Il s'agit d'un tissu de coton ou un mélange de coton et de chanvre ou de lin. Il était fabriqué à l'origine à Fustat, faubourg du Caire, ce qui explique son nom. Cette étoffe était utilisée pour fabriquer des vêtements de dessous ainsi que des doublures. Le nom de "bombazin" pouvait désigner un vêtement de dessous fait en futaine ou bien une futaine à deux envers
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique