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Par Dona Rodrigue le 30 Septembre 2011 à 00:50Les robes de balLa silhouette à la mode au second empire (mode lancée par l'impératrice Eugénie) est structurée par le corset en haut (voir mes précédents postes sur le corset) et la crinoline en bas. La crinoline est un jupon d'abord rigidifié par du crin de cheval (d'où crinoline) puis par des cerceaux d'osier ou de métal. Les plus grandes ont pu faire jusqu'à 3m de diamètre. Vous imaginez combien il est difficile de faire quoique ce soit avec un tel jupon : pas moyen d'attraper quoique ce soit puisque les bras sont plus courts que la largeur de la robe (normalement), difficile de s'asseoir et forcément sur un tabouret, risque de prendre feu si on passe à moins de 2m d'une cheminée.Donc un accessoire réservé aux femmes oisives de l'aristocratie qui prouvent ainsi qu'elles n'ont pas à travailler. Vers 1860, la structure évolue et a tendance à avoir plus de volume vers l'arrière et à s'aplatir à l'avant ce qui est (un peu) plus pratique. Cette forme évolue ensuite (sous la IIIe république) vers ce qu'on appelle la tournure où tout le volume est réuni sur les fessesPour se procurer facilement une crinoline aujourd'hui, l'idéal reste Taty mariage pour les parisiennes. En effet ils vendent la crinoline qui va sous les robes de mariage, qui peut très bien servir pour une robe second empire, sans avoir trop d'ampleur pour autant.Les robes de bal sont bien sûr à manches courtes, éventuellement portées avec des gants. Le décolleté en forme de V, découvre largement les épaules.La couleur, elle, dépend de l'âge de la femme. Ainsi les jeunes filles portent des couleurs claires, pastelles : blanc, bleu pastel, jaune pastel. Les femmes mariées portent des couleurs plus franches : jaune, bleu roi, rouge. Quant aux veuves, les couleurs les plus foncées sont consiérées comme plus décentes : violet (couleur du demi deuil) ou bleu marine.Voici quelques photos de robes conservées au Kyoto Costume Institute dont la collection est vraiment superbe.Une robe de 1845James Tissot, peintre français lié à Degas, vécut longuement en Angleterre. Il commença par peindre des scènes de reconstitution historique, et termina par de la peinture religieuse : mais son nom reste attaché à une peinture mondaine, à des scènes londoniennes ou parisiennes où les femmes et leurs toilettes, savamment choisies et dépeintes, tiennent la plus grande place.Le modèle du Bal, Kathleen Newton, fut la grande inspiratrice de James Tissot. On la voit ici en mondaine ou demi-mondaine, somptueusement parée, occupant quasiment tout l'espace de la toile, comme si on ne voyait qu'elle dans la foule de la réception. Au bras d'un homme beaucoup plus âgé, elle semble scruter l'assistance : une scène fugitive se joue dans cet échange implicite de regards.C'est une peinture, fascinée mais critique, de la mondanité parisienne. Tissot théâtralise un monde où le jeu des apparences, sous l'effet d'un regard extérieur, craque et dévoile le mensonge, la vanité, la cruauté ou l'argent.Ce tableau a toute les caractéristique de la mode de l'époque : la taille reserrée sur un corset, les hanches bien prises dans la jupe autour d'une tournure en queue d'écrevisses s'évase ensuite dans le dos en une série de volants gauffrés. On devine ou on imagine un devant de la jupe très plat finissant en volant dans le bas.Par comparaison le haut du corps à l'air sobre malgré son corsage de dentelle. Des manches trois-quart s'achevant au coude laisse place à des gantsblancs jusqu'au coudes, accessoire de bal par excellence, avec l'éventail qui à l'avantage de rééquilibrer vers le haut une silhouette qui semblerait trop immense vers le bas.Point étonnant le col monte très haut, comme le veut la mode de jour de cette époque, mais pour un bal l'habitude aurait plutôt voulu que la robe soit très décolleté.Enfin la coiffure en forme de petite charlotte rapelle les volants du bas de la robe.Le peintre reprit cette toile en 1883, dans une version très voisine, avec une robe rose corsetée de noir et un format agrandi, sous un titre révélateur : La femme de Paris ou L'ambitieuse.
mode: robes à crinoline 1840-1870
Même s'il apparaît à la fin du règne de Louis-Philippe, ce style de robe reste indissociable du Second Empire.
La crinoline est un jupon tendu sur des cerceaux parallèles au sol : c'est elle qui permet de soutenir l'ampleur de la jupe. Un jupon classique intercalé entre la crinoline et la robe permet d'atténuer la marque des cerceaux sur cette dernière.
1-vers 1840
2-vers 1850
3-vers 1860
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Par Dona Rodrigue le 30 Septembre 2011 à 00:45
Dans les années 1850, un Britannique, Charles Frédéric Worth s’est installé à Paris avec sa famille pour ouvrir un salon de couturier.
Il a eu l’idée de présenter ses créations à ses clients - en premier lieu, la princesse de Metternich et l’impératrice Eugénie - en les faisant porter par des mannequins en chair et en os.
Le défilé de mode était né.Des débuts prometteurs Né à Bourne (Lincolnshire), Charles Frederick Worth (qui francisera ultérieurement son prénom en Charles Frédéric) fait son apprentissage à Londres, dans de grands magasins de nouveautés, fournisseurs de l’aristocratie britannique. Venu à Paris en 1845, il entre comme premier commis chez Gagelin, rue Richelieu, dont il devient l’associé au bout de quelques années (cette maison a reçu en commande une partie du trousseau de l’impératrice Eugénie, lors de son mariage avec Napoléon III).
Robe de 1860
Robe de 1865Cherchant à accroître son indépendance, Worth s’associe au Suédois Gustave Bobergh pour l’ouverture en 1858 de sa propre maison dans une rue nouvellement percée, 7, rue de la Paix, maison qui deviendra le lieu de rendez-vous des élégantes parisiennes. Après des débuts difficiles, Worth s’attire la clientèle de l’épouse de l’ambassadeur d’Autriche, la princesse de Metternich, qui le présente à l’impératrice Eugénie. Cette dernière, séduite, en fait son couturier attitré.
Spécialisé dans les robes de bal, il est à l’origine du renouveau de la soierie lyonnaise et puise dans un registre très vaste de motifs de dentelle et de broderie. Il profite d’innovations techniques comme l’apparition de la dentelle mécanique ou celle des colorants industriels, qui lui permettent de proposer des coloris inédits.
Robe de 1866
Robe de 1872La contribution majeure de Worth à la couture ne réside pas dans une conception révolutionnaire du vêtement féminin, mais plutôt dans un remarquable sens du commerce, qui lui permet de transformer la couture en une industrie de luxe. Il est le premier, en effet, à comprendre qu’il est essentiel de vendre ses modèles bien au-dessus de leur prix de revient, tout en favorisant une mode ostentatoire et luxueuse qui correspond bien aux aspirations de sa clientèle. Il reçoit sa clientèle dans de vastes salons à l’allure de salles de bal, où il montre ses modèles et présente ses collections saisonnières sur de vrais mannequins.
Les années de gloire La chute de l’Empire et l’avènement de la IIIe République n’affectent pas l’activité du fournisseur des familles royales italienne, espagnole, hollandaise et russe, ainsi que des héritières américaines. À Paris, il habille aussi bien les femmes du monde que les actrices.
Robe de 1876
Robe de 1878En 1874, les deux fils du fondateur, Jean-Philippe et Gaston Worth, entrent dans l’affaire familiale, le premier pour s’occuper de la création, le second pour prendre en charge la gestion des finances. Malgré la concurrence de Jeanne Paquin, de Jacques Doucet et des sœurs Callot, la maison Worth, qui ouvre une succursale à Londres en 1902, continue de prospérer. Étendant son activité à la confection de luxe, elle s’attache même les services de Paul Poiret pendant quelques années, avant que ce dernier fonde sa propre maison, en 1904.
Une succession difficile Après le retrait de Jean-Philippe Worth, en 1910, Jean-Charles, fils de Gaston, reprend la direction artistique de la maison et son frère Jacques la direction administrative en 1922. Exerçant d’importantes responsabilités dans le monde de la couture, Jean-Charles est le fondateur de l’école de la Chambre syndicale. En 1941, il transmet la maison, très déclinante depuis la crise des années trente, à ses deux fils, Maurice et Roger Worth. Ces derniers la cédent en 1954 à la maison Paquin, qui prend le nom de Worth Paquin avant de disparaître en 1956. Une succursale britannique subsistera jusqu’en 1970.
Robe de 1880
Robe de 1885La fabrication des parfums, lancée à partir de 1924 avec Dans la nuit, se poursuivra avec la création de Je reviens en 1934. Elle continuera, sous licence, après la fermeture de la maison de couture : naîtront Fleurs fraîches (1973), Miss Worth (1977), ainsi que deux parfums pour hommes, Monsieur Worth (1969) et Worth pour homme (1981), qui ont perpétué un nom aujourd’hui mythique.
D'autres créations Source : http://lecostumeatraverslessiecles.chez-alice.fr/grands%20couturiers/worth.htm
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