• Le costume entre 1850 et 1870 : la crinoline

    Le costume entre 1850 et 1870 : la crinoline

     

     

    Les robes de bal
    La silhouette à la mode au second empire (mode lancée par l'impératrice Eugénie) est structurée par le corset en haut (voir mes précédents postes sur le corset) et la crinoline en bas. La crinoline est un jupon d'abord rigidifié par du crin de cheval (d'où crinoline) puis par des cerceaux d'osier ou de métal. Les plus grandes ont pu faire jusqu'à 3m de diamètre. Vous imaginez combien il est difficile de faire quoique ce soit avec un tel jupon : pas moyen d'attraper quoique ce soit puisque les bras sont plus courts que la largeur de la robe (normalement), difficile de s'asseoir et forcément sur un tabouret, risque de prendre feu si on passe à moins de 2m d'une cheminée.
      
    Donc un accessoire réservé aux femmes oisives de l'aristocratie qui prouvent ainsi qu'elles n'ont pas à travailler. Vers 1860, la structure évolue et a tendance à avoir plus de volume vers l'arrière et à s'aplatir à l'avant ce qui est (un peu) plus pratique. Cette forme évolue ensuite (sous la IIIe république) vers ce qu'on appelle la tournure où tout le volume est réuni sur les fesses
    crinoline1
     
    Pour se procurer facilement une crinoline aujourd'hui, l'idéal reste Taty mariage pour les parisiennes. En effet ils vendent la crinoline qui va sous les robes de mariage, qui peut très bien servir pour une robe second empire, sans avoir trop d'ampleur pour autant.
    Les robes de bal sont bien sûr à manches courtes, éventuellement portées avec des gants. Le décolleté en forme de V, découvre largement les épaules.
    MODE 1850
     
    La couleur, elle, dépend de l'âge de la femme. Ainsi les jeunes filles portent des couleurs claires, pastelles : blanc, bleu pastel, jaune pastel. Les femmes mariées portent des couleurs plus franches : jaune, bleu roi, rouge. Quant aux veuves, les couleurs les plus foncées sont consiérées comme plus décentes : violet (couleur du demi deuil) ou bleu marine.
     
    Voici quelques photos de robes conservées au Kyoto Costume Institute dont la collection est vraiment superbe.
    Une robe de 1845
     
     
    MODE 1850
    James Tissot, peintre français lié à Degas, vécut longuement en Angleterre. Il commença par peindre des scènes de reconstitution historique, et termina par de la peinture religieuse : mais son nom reste attaché à une peinture mondaine, à des scènes londoniennes ou parisiennes où les femmes et leurs toilettes, savamment choisies et dépeintes, tiennent la plus grande place.
    Le modèle du Bal, Kathleen Newton, fut la grande inspiratrice de James Tissot. On la voit ici en mondaine ou demi-mondaine, somptueusement parée, occupant quasiment tout l'espace de la toile, comme si on ne voyait qu'elle dans la foule de la réception. Au bras d'un homme beaucoup plus âgé, elle semble scruter l'assistance : une scène fugitive se joue dans cet échange implicite de regards.
    MODE 1850
    C'est une peinture, fascinée mais critique, de la mondanité parisienne. Tissot théâtralise un monde où le jeu des apparences, sous l'effet d'un regard extérieur, craque et dévoile le mensonge, la vanité, la cruauté ou l'argent.
     
    Ce tableau a toute les caractéristique de la mode de l'époque : la taille reserrée sur un corset, les hanches bien prises dans la jupe autour d'une tournure en queue d'écrevisses s'évase ensuite dans le dos en une série de volants gauffrés. On devine ou on imagine un devant de la jupe très plat finissant en volant dans le bas.MODE 1850
    Par comparaison le haut du corps à l'air sobre malgré son corsage de dentelle. Des manches trois-quart s'achevant au coude laisse place à des gantsblancs jusqu'au coudes, accessoire de bal par excellence, avec l'éventail qui à l'avantage de rééquilibrer vers le haut une silhouette qui semblerait trop immense vers le bas.
     
    Point étonnant le col monte très haut, comme le veut la mode de jour de cette époque, mais pour un bal l'habitude aurait plutôt voulu que la robe soit très décolleté.
    Enfin la coiffure en forme de petite charlotte rapelle les volants du bas de la robe.

    Le peintre reprit cette toile en 1883, dans une version très voisine, avec une robe rose corsetée de noir et un format agrandi, sous un titre révélateur : La femme de Paris ou L'ambitieuse.
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    mode: robes à crinoline 1840-1870

    Même s'il apparaît à la fin du règne de Louis-Philippe, ce style de robe reste indissociable du Second Empire.

    La crinoline est un jupon tendu sur des cerceaux parallèles au sol : c'est elle qui permet de soutenir l'ampleur de la jupe. Un jupon classique intercalé entre la crinoline et la robe permet d'atténuer la marque des cerceaux sur cette dernière.

    1-vers 1840
    2-vers 1850
    3-vers 1860

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