• Histoire du vinaigre de toilette

    Histoire du vinaigre de toilette







      
    C'est au XVIIIe siècle, vers 1740, que l'usage des vinaigres de senteurs est apparu, sous forme de vinaigres de fleurs ou d'épices préparés par quelques Maîtres Distillateurs.

    Les élégantes d'alors disposaient dans de petits coffrets en bois, appelés caves, une série de vinaigres parfumés, sorte de collection de senteurs destinés à la curiosité ou à réveiller "les esprits".

    C'est au XIXe siècle que les vinaigres d'odeurs devinrent de véritables produits de beauté et de soins, réputés à juste titre pour leurs vertus adoucissantes et régénératrices pour la peau.

    Comme une suite logique à l'apparition des eaux de cologne au XVIIIe siècle, les vinaigres d'agrumes furent très appréciés comme ceux au cédrat, à la bergamote, à l'orange amère, à l'orange de Portugal, au limon ou au citron.

    Parmi les vinaigres de fleurs, les plus en vogue furent le vinaigre rosat et celui de l'oeillet.

    Au gré des modes, les vinaigres d'ambre, de violette, de lavande, de serpolet, de muscade ou de cannelle fixèrent leur empreinte sur les tables de toilette, comme le souvenir affectueux et émouvant d'un "moment de vie".


    La peste de Marseille d'après Troy.


    Le Vinaigre des quatre voleurs


    Au début du XVIIIe siècle, durant les années 1720 et 1721, les habitants de Marseille furent saisis d'effroi face à une vague de peste qui décima la ville.

    Cette période gravée dans les mémoires comme celle de la grande peste de Marseille, a inspiré des oeuvres remarquables dont un tableau de Jean-François de Troy, reproduit ici.

    C'est dans ce contexte qu'est apparu "le vinaigre des quatre voleurs" et parmi plusieurs récits, voici celui qui nous semble le plus conforme avec les usages du temps :

    Quatre voleurs purent approcher sans danger un grand nombre de pestiférés et, sous prétexte de les soigner, ils les dépouillaient de leurs biens.

    Ils purent ainsi procéder impunément, sans contracter la maladie.

    Plus tard, lorsqu'ils seront arrêtés, l'un d'eux échappera aux galères en révélant la composition du vinaigre qu'ils confectionnaient pour se prémunir de la contagion.

    Ils rassemblaient en parties égales les sommités fraîches de plantes aromatiques dont la sauge, la menthe, le romarin, l'absinthe (grande et petite) avec les sommités fleuries et les fleurs de la lavande.

    En quantités moindres (dans une proportion de un à dix), ils ajoutaient les "espices" dont la cannelle, le clou de girofle, la muscade avec calamus et ail.

    Tous les ingrédients étaient "mis en digestion" pendant deux semaines dans un fort vinaigre, puis nos quatre "Arsène Lupin, Thym, Plantain et Romarin" devaient filtrer le vinaigre qu'ils complétaient avec un mélange de camphre et d'eau de vie.
      
      
      
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